Avec le week-end, vient l'heure du léche-topos. Exposées en pâture aux montagnards éblouis, les courses leur promettent milles merveilles. Flânant de çà, de là, le client appâté ne sait quel seuil dépasser. Fort de son expérience, il délaisse les pentes trop fréquentées pour se concentrer sur les étroitures, croupes et autres dômes oubliés. Peu social, il délaisse souvent les rues principales du quartier blanc de l'Alpe pour mieux se perdre dans les impasses alentours. Se laisser aller, sans aucune précaution, dans un recoin auparavant inexploré pourrait être son graal.

Sa quête est bien évidemment parsemée d'embûches: les accès sont toujours plus tortueux; les belles déversent souvent leur trop-plein de rage de perdre leur bien le plus précieux et les clients parfois se bousculent aux portes de ces jeunes pleines de promesses. Régnant en maître absolu sur ce monde rongé par le désir, l'arrivée du peloton de gendarmerie des Hautes Mœurs signe souvent le glas de ces défricheurs hors la loi.

D'autres vitrines, moins dérobées que les précédentes, ont la réputation d'offrir avec toujours autant de dévotion leurs services. La Dame des Nants est de celles là, pourtant logée dans ce joyeux bordel qu'est le home de la Vanoise, elle offre un couloir W tellement large que l'on peut s'y mettre à trois. Son mamelon sommital rongé par on ne sait quel élément, émerge à peine du grand plateau. Les novices se laissent souvent abuser par le bonnet plus généreux de la chaste fourrée, mais c'est oublier l'envers de la Nant, s'élargissant au fur et à mesure que l'on descend.

N'échappant pas au progrès, ces belles se voient sur la toile jugées et même comparées. Est-ce toujours flatteur de connaître celui qui nous a précédé? Mais farouches et imprévisibles, elles ne se dévoilent jamais sous les mêmes apparats et réservent leurs spécialités à celui qui leurs heures de prédilection connaît.

À celles qui sont toujours d'accord.