Utilisation de l'échelle européenne du risque d'avalanche

Activités :
Catégories : environnement montagne
Type d'article : individuel (CC by-nc-nd)
Contributeur : Oncle Bill

Les nivologues déterminent l'indice de risque en comparant la situation nivologique prévue pour le lendemain avec le texte de l'échelle européenne, que l'on peut consulter ici : échelle via slf (version suisse) ou là : échelle via Météo France (version Météo-France).

Le nivologue doit analyser :
- Le risque dû aux avalanches provoquées par le passage de personnes, en considérant le nombre de pentes potentiellement dangereuses et la facilité de déclenchement. Par exemple pour le risque 3 : "Des déclenchements sont possibles parfois même par faible surcharge et surtout sur de nombreuses pentes indiquées dans le bulletin. "
- Le risque dû aux avalanches spontanées, en considérant le nombre et la grosseur des avalanches prévues. Par exemple pour le risque 3 : "Dans certaines situations, quelques départs spontanés d'avalanches de taille moyenne, et parfois assez grosse, sont possibles."

C'est le maximum des risques accidentels et naturels qui est choisi.

Il existe régulièrement des situations où aucune avalanche spontanée n'est attendue et ne se produit, alors que le manteau neigeux reste très sensible à une surcharge telle que le passage d'un skieur (il s'agit de certaines journées sans précipitation, puisque celles-ci provoqueraient alors une surcharge sur un manteau neigeux sensible, donc des avalanches spontanées). Ces situations sont des situations à risque purement accidentel. On peut donc très bien avoir un risque 4 justifié sans la moindre avalanche spontanée et même sans accident (si les randonneurs et skieurs hors-pistes restent prudents).

Il faut savoir que dans certains pays, le risque 4 purement accidentel n'est pas utilisé (contrairement à la pratique de Météo-France) car ce niveau de risque impose des procédures qui ne se justifient que pour les avalanches spontanées. Dans ce cas, le risque 4 purement accidentel est englobé dans le niveau 3, qui couvrent donc une plage de risques plus importante.

D'autre part, tous les termes utilisés dans l'échelle européenne (petite avalanche, moyenne, grosse, très rares pentes, quelques pentes, nombreuses...) ne sont pas définis formellement. Il peut donc y avoir des différences d'interprétation entre les services de nivologie (que ce soit d'un pays à un autre ou même à l'intérieur d'un même pays s'il comporte plusieurs services, c'est le cas en France qui en comporte 9). Le lexique des mots utilisés (validé par certains pays) est disponible ici : http://waarchiv.slf.ch/index.php?id=119 . Logiquement, une avalanche de 5000 m3 serait qualifiée de grosse par un nivologue d'une région peu avalancheuse et qualifiée de moyenne par un nivologue d'une région beaucoup plus avalancheuse.

On gardera aussi en mémoire que :
- Un indice de risque (de 1 à 5) couvre une plage de risque. Il existe donc des 3 "moyens", des "gros" 3 et des "petits" 3. Un petit "3" est à peu près aussi dangereux qu'un "gros" 2. C'est dans le texte du bulletin qu'on trouveras les nuances.
- Le nivologue peut se tromper dans sa prévision et même son analyse de la situation présente peut être un peu décalée de la réalité, selon la quantité d'information en sa possession.
- Un risque 3 est bien un risque marqué et non un risque "moyen", même si le 3 est au milieu de l'échelle.
- Il y a parfois des accidents en risque 1... d'autant plus en risque 2 !

Commentaires

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Sofie 17 years ago

Merci pour cet article, Oncle Bill, qui présente bien la situation.
PS : je me suis permise de reprendre les liens url qui ne fonctionnaient pas à ma première lecture (juste un petit problème de typo…)