Comparaison de deux topos (topoguides / guides) d'escalade couvrant la région d'Arco (Trentin, Italie)
Les deux topoguides étudiés sont Falesie di Arco aux éditions Versante Sud, et le germanophone Arco - klettern vom Gardasee bis zur Brenta.
Alors que le premier ouvrage existe en trois éditions différentes, l'une en italien, l'autre en allemand, et l'autre en anglais, le second n'existe qu'en allemand, avec quelques passages en langue anglaise. Aucun des deux topoguides ne propose de version française. Il est à noter qu'historiquement la région du Trentin-Haut-Adige ou Süd-Tyrol appartenait à l'Empire austro-hongrois jusqu'en 1918 avant d'être rattachée à l'Italie, et qu'aujourd'hui encore les liens économiques et culturels entre cette province et les pays germanophones sont forts. Les premiers topoguides des couennes de la région furent allemands.
L'ouvrage allemand ne propose que 55 sites (sur 546 pages) contre 80 pour celui de Versante Sud qui ne comporte que 310 pages. Les deux ouvrages sont donc des pavés! Les sites non décrits dans le guide de Meisl et Lochner sont ceux à l'est de Rovereto (190 voies sur 4 sites), ceux du lac de Nembia et des environs de Mezzolombardo (120 voies sur 5 sites), et d'autres de ci-de là. Certains sites sont mentionnés sans cotations dans l'ouvrage allemand, comme le site de conglomérat de Promeghin : les voies étaient trop récentes pour être répétées et cotées par les auteurs semble-t-il.
Le poids du guide de Meisl et Lochner s'explique par l'abondance de belles photographies en couleurs, qui rendent l'ouvrage plus appétissant, mais pas forcément plus pratique à trimballer dans le sac à dos. L'ouvrage italien est lui plus pauvre en photos, mais décrit mieux les falaises et les points d'intérêt proches des falaises. Les plans d'accès du guide allemand sont plus élégants, un peu plus précis peut-être, sans pour autant que l'on se perde avec l'autre!
Le guide allemand propose des astuces pour grimper par temps de pluie, lorsqu'il fait chaud, etc, astuces regroupées en début d'ouvrage, ce que ne propose pas le guide italien. En revanche, celui-ci propose des pictogrammes pour chaque site, subjectifs comme l'accès aux enfants, l'intérêt du lieu ou l'écartement des points, plus objectifs comme l'exposition au soleil ou à la pluie.
Enfin, pour en venir à ce qui est souvent le plus important pour nous grimpeurs, les deux guides diffèrent un peu dans les schémas des sites et dans les cotations. Le topoguide italien nous a paru plus clair dans ses schémas de voies et de falaises, avec des vires, des dièdres, et des toits qui sautent mieux aux yeux ; le guide allemand est cependant bon aussi dans ce domaine, sans aucun doute. Nous ne sommes pas égarés au pied des voies! Quant aux cotations, dilemme éternel, le guide allemand cote souvent un peu plus sec que le guide italien, qui est souvent plus proche de ce qui nous a semblé correct (équipe de deux Allemands et d'un Français).
En conclusion, si l'on parle anglais ou italien, on choisira sans hésiter le guide des éditions Versante Sud, alors que si l'on parle allemand, le choix est moins évident.