Dans la suite de cet article, trace GPX désigne tout chemin représenté par un ensemble de points identifiés par des coordonnées géographiques. Il s'agit d'un abus de langage, puisque "GPX" désigne en réalité l'un des nombreux formats informatiques possibles pour représenter un chemin de ce type. Les traces GPX sont parfois obtenues à partir d'un GPS, dans ce cas on parlera de traces GPS.
Utilisation des traces GPX
Les traces GPX stockées sur Camptocamp peuvent se consulter de deux façons:
- soit à partir de l'outil cartographique présent notamment sur les pages itinéraires, qui affiche l'itinéraire courant en jaune, et qui permet l'affichage de tous les itinéraires en orange foncé.
- soit en exportant la trace au format GPX, KMZ ou JSON, puis en l'ouvrant dans un outil externe.
Une trace GPX permet de localiser approximativement un itinéraire en un coup d'œil et de le situer par rapport aux autres, même par quelqu'un qui ne connait pas le secteur. Elle permet de reporter plus rapidement un itinéraire sur une carte papier. En général, les traces GPX des itinéraires ne permettent pas de suivre un itinéraire sur le terrain uniquement en gardant l'œil sur l'écran d'un GPS, ce qui serait de toute façon d'un ridicule qui peut faire mal.
Créer une trace GPX
Résolution et précision
Une trace GPX doit contenir suffisamment d'informations pour permettre l'utilisation décrite ci-dessus, et de préférence pas plus.
La résolution d'une trace GPX, en termes de distance entre les points, doit être adaptée à la précision souhaitée et réelle.
Dans le cas d'un itinéraire hors-sentier remontant une large combe, la précision souhaitée est faible car il est possible de passer bien plus à gauche ou bien plus à droite. Au contraire, si un itinéraire suit un sentier ou remonte une goulotte étroite, la précision souhaitée sera plus forte, car il n'est pas possible de passer quelques mètres à côté.
Dans certains cas, il arrive que l'on souhaite une précision élevée, mais que l'on ne soit pas capable de l'obtenir ; la précision réelle sera alors bien inférieure.
Plus la résolution souhaitée ou réelle est faible, plus la résolution doit être faible, c'est-à-dire que la trace doit contenir moins de points. Il y a deux raisons principales à cela :
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Des points éloignés indiquent au lecteur que la précision est faible, et que ce n'est pas la peine, voire dangereux, de chercher à rester à proximité du trait
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Si une trace a moins de points, elle est plus rapide à charger. Typiquement, une trace doit faire entre 1 kilooctet et 100 kilooctets. Au-delà, il y a probablement un problème.
Création d'un trace GPX à partir de traces GPS
Quand vous disposez de votre trace GPS, c'est la solution à privilégier, car elle évite les erreurs grossières et les problèmes juridiques. Ce n'est pas forcément la plus rapide, car la trace GPS doit être nettoyée avant que ce soit une trace GPX d'itinéraire valable :
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Il faut réduire la résolution en fonction de la résolution souhaitée. Cela ne peut pas être entièrement automatique car l'ordinateur ne connait pas la résolution souhaitée.
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La trace GPS peut contenir des défauts, dus à une mauvaise réception ou à un fourvoyage de son auteur.
Notez que pour les sorties, les critères pour les itinéraires ne s'appliquent pas ; il est au contraire conseillé de télécharger vos traces GPS telles quelles ou après un nettoyage automatique succinct.
Si votre trace GPS suit un sentier, elle peut être utile pour le projet OpenStreetMap.
Les fonds photographiques et cartographiques
Il est possible de dessiner une trace GPX en utilisant une orthophoto ou une carte. Cela est rapide, mais n'est pas sans risque :
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Il peut arriver que l'on se trompe complètement. Soyez donc attentif en consultant les traces existantes et signalez les problèmes.
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En France, les seules données cartographiques qui sont dans le domaine public sont le cadastre, mais cela n'est guère utile pour la montagne. Le fond photographique ou cartographique que vous utilisez a donc un auteur, et il y a donc des problèmes potentiels de droit d'auteur.
Concernant les problèmes juridiques, on peut distinguer deux cas :
- l'itinéraire décrit par votre trace n'est pas représenté sur le fond utilisé. C'est généralement le cas pour l'alpinisme et le ski de randonnée. Dans ce cas le risque est suffisamment faible pour être acceptable.
- l'itinéraire décrit par votre trace est représenté sur le fond utilisé. Il y a un risque juridique et vous devez malheureusement éviter cette situation.
Notez qu'OpenStreetMap est très prudent et n'accepte l'utilisation que d'une liste très limitée de fonds existants, dont aucun n'est vraiment utile pour la montagne. Camptocamp ne cherchant pas à concurrencer les éditeurs de carte, le risque juridique est plus faible.
OpenStreetMap (OSM)
Il s'agit d'un projet collaboratif pour cartographier le monde entier. Les données sont diffusées sous licence CC-by-sa, c'est-à-dire celle qui est utilisée par le topoguide Camptocamp.
Si pour votre trace vous recopiez une partie des données d'OpenStreetMap, par exemple pour un sentier en forêt, alors votre trace ne peut pas être sous une autre licence (CC-by-sa) et vous devez mentionner "Map Data (c) OpenStreetMap contributors". La question est de savoir où :
- les habitudes camptocamp poussent à l'indiquer dans le commentaire de la modification, afin que le détail des auteurs ne soit visible que dans la page "versions".
- si l'on s'en tient scrupuleusement aux règles d'OSM, l'information devrait apparaitre sur la même page que la trace avec un hyperlien.
Les fonds Google
Google fournit plusieurs types de fonds : des cartes routières, des photos satellites et une carte approximative du terrain. Les fonds photos s'avèrent très utiles.
Les fonds IGN (France)
Les cartes TOP25 de l'IGN sont idéales, mais leur utilisation est aussi ce qui peut probablement poser le plus de soucis juridiques.
Les outils
Il existe de nombreux outils permettant de tracer des itinéraires. Une liste partielle est donnée dans la section suivante. Les critères de choix sont les suivants :
- L'outil peut être en ligne (pas d'installation initiale) ou à installer sur son ordinateur (moins dépendant de la connexion internet).
- La facilité d'utilisation, par rapport à l'utilisation recherchée.
- Le coût, certains sont gratuits d'autres payants.
- La compatibilité : certains outils ne fonctionnent qu'avec certains navigateurs ou certains OS.
- Les fonds disponibles : est-ce que vous pouvez basculer entre OSM, IGN et Google ?
- La possibilité d'afficher un ensemble de points et de traces
- Les formats d'import et d'export compatibles avec Camptocamp.
La page Yeti permet de créer un itinéraire :
- En le numérisant à l'écran sur fond cartographique
- En important une trace GPX que l'on pourra ensuite simplifier avec l'outil intégré. Après simplification, il peut être utile de déplacer certains points pour les placer aux endroits stratégiques de l'itinéraire.
Il est ensuite possible d'exporter l'itinéraire en gpx.
Si votre outil ne lit ou n'écrit pas du GPX, vous devrez convertir les données avant de les télécharger sur Camptocamp. Pour cela, vous pouvez utiliser le convertisseur GPSBabel ou sa version en ligne GPS Visualizer.
Autres conseils
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Afin de ne pas surcharger l'affichage d'un ensemble d'itinéraires, il est conseillé de copier les traces GPX existantes pour les parties communes, pour que la nouvelle trace se superpose parfaitement.
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Il est possible de représenter les diverses approches et descentes, et les variantes, en dessinant des bouts de traces en aller-retour, c'est-à-dire en redessinant par-dessus un trait précédent pour qu'il ne se voit pas. Cependant, ne représentez rien sur la trace qui ne soit décrit dans le texte. Exemple : Arête N et traversée du grand Pic de Belledonne
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Pour les itinéraires de type grande voie ou cascade de glace, vous pouvez ne représenter que les difficultés par un simple trait. Il est aussi possible de ne représenter que la fin de l'approche et le début du retour, pour que la trace rejoigne d'autres traces existantes.
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Méfiez vous des décalages entre les divers fonds topographiques. En Chine par exemple, il y a parfois un décalage de 500 mètres entre Google Map et Google Satellite.
Les outils externes utiles
De nombreux sites proposent désormais de créer ses propres traces GPX à partir de fonds de carte. La liste ci-dessous n'est pas exhaustive, n'hésitez pas à la compléter avec les sites qui vous semblent les plus ergonomiques !
GPS Visualizer
Outil en ligne de conversion de formats de fichier. L'outil marche mieux pour convertir des traces en .kml (issus de Google Earth et incluant des informations sur l'horaire, la direction, la vitesse, etc.) en .gpx.
Skitrack
Simple d’utilisation et offrant de nombreux fonds de carte (IGN, OSM, google, Swisstopo, ...).
Ce site indexe entre autres les sommets de camptocamp ainsi que les traces GPX de ski.
GPXEditor
http://www.visugpx.com/editgpx/
Possibilité de naviguer sur plusieurs fonds (IGN carto, image aériennes, google map, Open Street Map).
Très performant, on peut couper des traces, les inverser, rajouter des points etc... Seul difficulté actuelle, la nuance entre "itinéraire" et "randonnée" complique son utilisation. Les modifications se fond sur des "itinéraires", mais il faut ensuite les convertir en "randonnée" pour les enregistrer sur C2C
BRouter-web
http://brouter.de/brouter-web
Simple d’utilisation et offrant les fonds de carte, routes, sentier et cie d'OpenStreetMap (OpenTopoMap en option)
GoogleEarth
C'est un outil gratuit, très puissant, d'une utilisation encore relativement simple, et disponible sous Linux, Mac et Windows.
Les traces se dessinent avec le bouton "Path". La fenêtre "Get info" doit rester ouverte pour pouvoir éditer les points. Les chemins créés sont stockés dans l'onglet "my places". L'outil exporte ses données au format KML (ou KMZ, c'est-à-dire KML compressé), et il faut donc utiliser GPSBabel avant de pouvoir les télécharger sur Camtocamp.
Pour éditer une trace GPX existante, téléchargez là depuis Camptocamp au format KML, puis ouvrez là avec GoogleEarth. Un document apparait dans "temporary places", et celui-ci est en fait composé de plusieurs dossiers. Pour voir le détail, il faut cliquer sur les petits triangles, jusqu'à voir deux objets "Points" et "Path". Jetez "Points" et déplacez (glissez avec la souris) "Path" dans "my places". Cliquez bouton droit sur "Path" pour choisir "Get info" ; changez alors le nom et déplacez les points. Ensuite, sauvez, convertissez puis téléchargez.
Notez que :
- Vous pouvez faire un copier-coller d'une trace existante.
- Il n'est pas possible de placer directement un point sur un autre. Il faut d'abord le placer à côté puis le déplacer.
- Un clic droit sur la carte efface le point sélectionné (et non pas celui sous le curseur)
- Il est possible d'afficher d'autres fonds que les fonds Google satellite. Pour OSM, utilisez par exemple ce fichier : OpenStreetMapLayer.kmz
Quantum GIS
Super logiciel, parait-il, une fois que l'on sait comment s'en servir.
Viking
http://sourceforge.net/projects/viking/
http://viking.sf.net/
Autres outils intéressants mais incomplets pour cette tâche
Prune
http://activityworkshop.net/software/prune/
Outil gratuit, simple d'utilisation, compatible avec tous les OS (utilise JAVA), permettant de changer aisément de fond topographique, mais dont l'interface d'édition de trace est insuffisante.
Une fonctionnalité intéressante consiste en la géolocalisation de vos photos à partir de leur date et d'une trace GPS.
TrailRunner
Un outil pour Mac, avec une jolie interface. Prometteur, mais l'interface d'édition n'est pas encore au point.
Évolution du nombre d'itinéraires avec trace GPX
- Au 17 juin 2010 : 889 itinéraires "tracés" (sur 19044)
- Au 3 janvier 2011 : 1145 traces .gpx pour environ 20000 itinéraires
- Au 23 janvier 2012 : 1500 traces .gpx pour 22856 itinéraires
- Au 1er avril 2013 : 1952 traces .gpx pour 25708 itinéraires => 7,6%
- Au 11 mai 2014 : 2472 traces .gpx pour 28537 itinéraires => 8,7%