Habillement - Le système soft-shell

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Catégories : matériel
Type d'article : collaboratif (CC by-sa)

Cet article est collaboratif, n’hésitez pas à l’enrichir !

Le système trois couches

Le système dit "des 3 couches" (décrit en détail dans cet article) est souvent présenté comme LA solution pour s’habiller correctement en montagne car il serait le seul qui soit non seulement imperméable et éventuellement chaud mais qui permette aussi aux phénomènes de régulation thermiques de fonctionner. Chacun des vêtements portés doit donc être « respirant » pour évacuer la transpiration produite par le corps.

Les 3 couches se répartissent les tâches de la manière suivante :

  1. Transfert de la transpiration depuis la peau vers les autres couches.
  2. Transfert de la transpiration et isolation thermique.
  3. Une couche de protection contre les éléments (pluie, vent, neige,…). Cette couche pouvant aussi amener une protection mécanique (rocher, forêt)

Les défauts du système trois couches

Comme le dit Andy Kirpatrick, la seule protection contre la pluie qui soit totalement imperméable et totalement respirante, c’est le parapluie ! (enfin, sauf en cas de grand vent…). En effet, imperméabilité et respirabilité sont deux propriétés difficiles à concilier. Malgré ce que veut nous faire croire la publicité, il faut trouver un compromis entre ces deux propriétés.

Plutôt que la capacité du tissu à évacuer la transpiration, les fabricants privilégient en général l’imperméabilité pour laquelle il existe des standards stricts, et que les consommateurs peuvent facilement évaluer eux-mêmes en cas d’intempérie).

Résultat : au lieu d’être mouillé par l’extérieur les rares fois où vous vous prenez la pluie, vous être régulièrement mouillé par votre propre transpiration dès que vous accélérez le rythme, qu’il fait humide (par exemple quand il pleut, et oui !) ou qu’il fait chaud (ou les trois à la fois). Si après ça, vous vous arrêtez (pause au sommet, relais), vous risquez de prendre froid.

Vous pourriez éviter ça en enlevant la couche thermique, sauf que celle-ci est sous votre veste. C’est pas pratique, surtout si le temps n’est pas clément (il neige) ou si vous avez un baudrier autour de la taille. Comment faire alors ?

Les principes du système soft-shell

Le principe du système soft-shell consiste donc à privilégier la respirabilité sur l’imperméabilité.

Une priorité : la respirabilité

Comme le dit Mark Twight, de toute façon, quand il pleut, on n’a rien à faire en montagne ! C’est donc sur la respirabilité qu’il faudra mettre l’accent, et ce sur toutes les couches. Une plus grande respirabilité permet de rester sec plus longtemps, mais aussi de sécher plus rapidement si on a humidifié les vêtements (averse ou effort trop intense).

Rester sec est la meilleur façon de ne pas prendre froid, mais il reste à faire face aux deux autres facteurs en cause : le vent et bien sûr la température elle-même.

Le vent

Dans la pratique, les vestes imperméables et « respirantes » du système 3 couches sont souvent utilisées comme coupe-vent. Cette fonction est essentielle mais elle ne nécessite pas de membranes compliquées qui doivent aussi empêcher le passage de l’etau. Un tissage serré permet en général de bloquer l’essentiel du vent, tout en offrant une bien meilleure respirabilité (et à moindre coût). Ce sont ces tissus qu’on privilégiera dans le système soft-shell : pertex, polartec etc.

Le froid

Le froid est rarement gênant quand on bouge. Par contre, dès qu’on s’arrête, on se refroidit rapidement à fortiori surtout si on est mouillé par sa transpiration et qu’il y a du ven. Il est donc indispensable d’avoir une couche thermique qu’on puisse enlever et remettre facilement et rapidement. C’est rarement le cas avec une couche thermique – polaire ou autre – enfouie sous sa veste…

Dans le système soft-shell, la grosse couche thermique vient en rajout, en tant que dernière couche. C’est le principe de la doudoune qu’on rajoute au relais ou pour la pause casse-croûte au sommet.

Le système soft-shell à l’usage

On distinguera deux éléments : la tenue utilisée pour les phases d’activité intense (l’action-suit) et la couche thermique qu’on rajoutera lors des arrêts (le belay-jacket).

L’action-suit sera gardée pendant toutes les phases actives de la course : approche, longueurs dures etc. C’est sur l’action suit qu’on mettra son baudrier. Elle devra être choisie afin de ne pas (trop) transpirer pendant ces phases actives et de sécher rapidement si on excède ses capacités à évacuer la transpiration. Pour les phases d’activité, on utilisera donc une première couche très respirante, plus ou moins épaisse, manche courte ou manche longue, selon la température, et une deuxième couche apportant un peu de chaleur (suivant la température) coupe-vent et déperlante mais imperméable pour favoriser la respirabilité.

Dès qu’on s’arrête (quand on s’équipe, au relais etc.), on évitera de prendre froid en mettant par-dessus une doudoune. Elle sera plus ou moins épaisse selon la météo et la durée prévue des arrêts.

Si l’itinéraire est engagé et/ou qu’on souhaite être équipé pour de la pluie intense et continue, ou des douches d'eau en cascade, sans possibilité de s’abriter, alors on pourra prendre un imperméable léger, ou une veste imper-respirante, légère et peu encombrante, à mettre ponctuellement par-dessus l'action-suit soft-shell.

Les matériaux disponibles

Systèmes intégrés

Ces tissus combinent les fonctions d'évacuation de la transpiration et de coupe-vent.

Buffalo (Grande Bretagne)

À compléter (voir cette discussion)

Paramo (Grande Bretagne)

À compléter

L'évacuation de la transpiration

On consultera l’article sur le système 3 couches pour plus d’éléments sur les couches d’évacuation de la transpiration. Le principal choix porte sur la laine versus les tissus synthétiques.

à compléter

Les tissus coupe-vent

Pertex

À compléter

Polartec

À compléter

Windstopper

À compléter

Les couches thermiques

En gros, il faut choisir entre le duvet et les fibres synthétiques. Le duvet a le meilleur rapport poids-thermicité (bien que certains synthétiques haut-de-gamme s’approchent des caractéristiques des duvets les moins bons. Le duvet souffre en revanche d’un gros défaut : son effet thermique baisse rapidement quand il s’humidifie. Selon les exigences de poids, la probabilité qu’on mouille le duvet (météo, gourde+crampons dans le sac etc.) ou les conséquences si ça arrive (course engagée), on privilégiera le duvet ou le synthétique.

Le duvet

À compléter

Synthétique

À compléter

Références

Quelques liens pour approfondir la question.

Les articles d’Andy Kirkpatrick

Andy Kirkpatrick est un alpiniste britannique dont le site web fourmille de bonnes idées, loin du marketing des fabricants. On regardera notamment les articles suivantes :
- A short history of man-made fabrics
- The belay jacket
- The best softshell in the world
- The truth about waterproof breathable fabrics

Le site UKC.com

Le site britannique UKClimbing regorge d’information sur les systèmes adaptés aux climats humides, frais et venteux que subissent les glaciéristes écossais. On pourra visiter les forums, et consulter certains articles :
- Review des caractéristiques des doudounes, par Toby Archer
- Comment s’habiller pour l’escalade hivernale écossaise, par Viv Scott
- Comment s’habiller pour l’alpinisme hivernal, par Jon Griffith