[i]Sherpas.

A tous ces hommes chétifs,
Courbés sur les sentiers,
Du Tibet au Népal natifs,
Allant marchant va nu-pieds.

De la brume sortant,
D’un pas dodelinant,
Leurs épaules si peu larges.
Alourdies d’ une telle charge,

Il faudra que l’ on sache,
Qu’ils portent sans relâche,
Notre peine abandonnée,
Sur leurs nuques brisées.

Il faudra que l’ on sache,
Qu’ils marchent ,et marchent,
Le dos et les épaules courbées,
C’ est cela donc leur seul métier.

Pour marcher d’ un pas tranquille.
Pour nourrir leur famille,
Nous osons cette infamie,
Payer quelques maigres roupies.

Comme un poison en cadeau
Nous leur confions notre fardeau,
Porté sur les chemins de pierre,
Nus pieds, mordant la poussière.

Pour un salaire de misère,
Sur les sentiers de l’ hiver,
A quatre, puis cinq mille,
Là ou les brumes s’ éparpillent.

Là ,près des immenses cieux,
Les moulins des prières aux dieux,
Tournent au lointain Himalaya,
Ils sèment le vent qui les délivrera. A.S.C. 2010[/i]