БУЛГАРИАСКИ 2011 BULGARIASKI 2011

Activités :
Catégories : expéditions
Type d'article : collaboratif (CC by-sa)

Au cœur des Balkans, deux massifs montagneux au caractère alpin affirmé, dans lesquels nous fîmes l’ascension de prestigieux sommets accessibles à ski. Un superbe raid de haute montagne réalisé sur une semaine. Chaque jour nous recherchions depuis notre point de départ la meilleure neige, la meilleure ligne pour les descentes en respectant les règles de sécurité et le reste du temps, nous avons essayé de nous imprégner de l’ambiance, la culture de ce pays si riche de son histoire et de ses différences.

C’est sous la neige que se fait notre départ pour la capitale financière Helvétique, Zurich. Cela faisait plus d’un an que j’ai commencé à préparer le séjour dont l’idée m’est venue à la lecture d’un bel article publié sur MM en 03/2003. Le rendez-vous était fixé avec les autres membres du groupe le dimanche 27 février 2011 à 13h à l’aéroport de Zurich-Flughafen.
Atterrissage à Sofia sans problème, mais là nous allions avoir nos premières sueurs froides : à l’instant de récupérer les bagages, il manquait une housse de skis ; tout cela rentra dans l’ordre ¼ d’heure plus tard quand nous avons vu apparaitre l’objet de notre convoitise. Tous les bagages sont là….. Allons y. Dès la sortie dans le hall, nous avons été pris en charge par nos Guides bulgare Lyubena & Yvo de l’agence Odysseia-In avec laquelle j’avais préparé ce séjour. Son bouillant Directeur, Lubomir Popiordarnov, est un ardent partisan du tourisme « Equitable », philosophie qui nous va bien. Une fois les formalités terminées, le bus chargé, nous pouvons enfin partir pour les montagnes enneigées de Bulgarie. Le pays compte 7,5 Millions d’habitants dont 2 habitent Sofia, ce qui explique que nous mettons un certain temps pour sortir de la ville. Notre destination du jour se trouve environ à 100 km de Sofia, mais nous apprendrons à cette occasion que les distances se mesurent, plus, en temps de trajet qu’en kilomètres ; du fait d’un réseau routier difficile et aussi des limitations générales de vitesse qui n’ont rien à voir avec les nôtres. Un contrôle de police plus loin, nous commençons notre montée vers le gîte qui doit nous accueillir pour la nuit ; peu avant celui-ci, nous avons la surprise de voir deux véhicules 4×4 nous attendre, nous ne tardons pas à comprendre la raison de leur présence : la fin de la route menant au gîte est raide et enneigée et c’est après avoir poussé notre bus que nous arrivons à pied chez nos hôtes, suivi de notre bus tiré par un des véhicules tout-terrains. A 23h30, nous faisons connaissance avec la cuisine bulgare tout en faisant partager à nos hôtes quelques spécialités de chez nous. Après une courte nuit et un petit déjeuner copieux, c’est sous un ciel bleu et lumineux que nous découvrons les paysages nous entourant. Nous ne sommes finalement pas si dépaysé que ça car à part un relief un peu plus abrupt, notre gîte est entouré par une grande forêt d’épicéas (comme à la maison). Il est à noter que la superficie de la forêt bulgare couvre 34% du territoire et est la plus importante des Balkans.

Nous chaussons les skis et partons pour une boucle de deux jours dans le massif de Rila, massif situé au S de Sofia et dont le point culminant des Balkans, le Mont Moussoula 2.925m que nous gravirons le troisième jour, fait partie. Par une longue traversée à flanc de montagne sur un chemin forestier nous rejoignons les pistes de la petite station de Pionerska que nous remontons jusqu’au refuge qui nous accueillera cette nuit, le chalet-hôtel des lacs de Rila 2.100m. C’est un immense bâtiment issu de l’époque communiste qui maintenant sert de restaurant d’altitude et d’hébergement de montagne situé dans la région, très fréquentée en été, des Sept Lacs. Après y avoir délesté nos affaires de la nuit, nous reprenons notre marche vers l’objectif du jour, l’Otovitza 2.696m et sa raide face NNE que l’on atteint par une suite de petits vallons, puis par l’ascension d’abord à skis puis à pied de l’arête W. Au sommet un 360° à nous couper le souffle car où que notre regard se pose, Il nous est impossible de donner un nom aux sommets et massifs (ça change des Alpes…). En route pour la première descente de la semaine, nous plongeons avec précaution dans la raide face NNE, en neige raffolée, car exposée aux vents, puis par les petits vallons poudreux à souhait, une pause à l’ancien refuge des Sept Lacs pour étancher notre soif et nous rejoignons l’imposant bâtiment très bien équipé (douche, self…).

Après une soirée agréable faite, d’échanges agréables avec nos guides, repas et rencontre insolite (renard devant la porte du refuge) ; et une nuit réparatrice, nous revoilà skis aux pieds sous un ciel d’azur et des températures douces. Le Malyovitsa 2.729m est notre but du jour, on y parviendra par la chevauchée d’un long parcours d’altitude fait d’une suite de sommets que nous traverserons. Au cours de ce périple, en voyant la qualité de la neige des versants N et en démontrant à nos guides, par divers tests, la stabilité du manteau neigeux, nous plongeons dans le versant ombragé du Mt.Damga dans une neige de cinéma jusqu’à un petit lac avant de repeauter et rejoindre la suite de notre traversée ; une dernière pente et nous arrivons enfin au sommet du Malyovitsa. Une courte descente à pied nous permet de rejoindre les vallons orientés N garnis de neige poudreuse et légère à souhait jusqu’au refuge homonyme où, forcément, nous effectuons une halte technique et rafraîchissante avant de rejoindre la petite station du même nom où nous attend Marin notre chauffeur. C’est par un court transfert en bus que nous rejoindrons le village de Govedartsi, où nous passerons les deux prochaines nuits dans un petit hôtel/chambres d’hôtes, confortable à la décoration très « kitch ». Nous auront droit à des plats traditionnels et même un groupe folklorique local pour y découvrir les chants et danses de la région.

Pour notre troisième journée de ski, nous nous lançons à l’assaut du toit des Balkans, le Mont Moussoula 2.925m. Pour ce faire, nous allons utiliser les remontées mécaniques de la station de Borovets. Le ciel est bouché par un voile d’altitude, plus épais sur les hauts sommets du massif. Du sommet de la télécabine, c’est par une longue traversée à flanc que nous rejoindrons le refuge du Moussoula. Depuis celui-ci, à l’instar des itinéraires classiques du massif, l’itinéraire est balisé de poteaux (une norme de sécurité adoptée pour les grands sentiers en alpage) que l’on n’a qu’à suivre ; la fin de l’ascension se fait en crampons, dans le brouillard, le long de l’arête N transformée en quasi via ferrata. Au sommet, nous sommes surpris d’y trouver deux bâtiments : une station météo et un laboratoire. Il est à noter que les possibilités de ski de couloir sont très nombreuses sur le Moussoula et les sommets avoisinants. La descente en neige changeante nous ramène aux pistes de Borovets que nous descendons pour rejoindre notre véhicule. Un détour dans un bistrot aux influences orientales et un supermarché nous ramènera à notre gîte.

Pour la dernière journée dans le massif de Rila, c’est pour une traversée depuis la station de Malyovitsa jusqu’au monastère orthodoxe de RILA que nous chausserons à nouveau les skis. Il neige fort dès notre départ, nous remontons le fond du vallon jusqu’au refuge du Malyovitsa, puis par une suite de raides couloirs, nous rejoignons une vallée parallèle qui nous mènera au sommet du Golyoma Popova Kapa 2.702m que nous atteindrons dans une éclaircie de courte durée, la suite de la traversée se fera dans le brouillard et après moult errements, nous arrivons en fin d’après-midi au monastère de Rila (Inscrit au Patrimoine Mondial de l’Humanité de l’UNESCO) que nous visitons avant la nuit. Après avoir quitté ces lieux de recueillement et de silence, la transition sera radicale car nous rejoignons après deux heures de route la grande station de Bansko, dans le massif de Pirin. Bansko se situe à 925 m de hauteur, dans la partie NE de Pirin. La petite ville de montagne se situe à 160 km au S de Sofia. C’est dans un petit hôtel à deux pas de la vieille ville que nous serons logés pour la fin de notre séjour.

Le Vihren 2.914m, à la face N mythique pour les montagnards bulgares, est l’objectif du jour, la météo délicate de la veille a déposé 15 à 20 cm de poudre légère et c’est avec le grand beau temps que nous gravirons cette montagne. Par une longue traversée (apparemment c’est classique par ici) nous rejoignons le refuge du Vihren en faisant la trace dans une neige scintillante au soleil ; puis nous remontons le large versant S du Hvojnati Vrah par l’arête S. De ce premier sommet, une courte descente nous amène au col le séparant du Vihren que l’on remontera par la face SW soutenue en se tenant le long de l’arête qui se couche en arrivant au sommet. C’est prudemment que nous descendons cette face car elle a été balayée par le vent et laisse apparaître quelques cailloux, du col la remontée est raide pour certains d’entre nous. Elle donne tout de même accès à la partie de plaisir de la descente de ce vaste versant S que nous descendrons par une série de vallons en y décrochant au passage deux petites plaques, preuve que le danger n’est jamais très loin, sans conséquence aucune pour le groupe. Nous rejoignons le refuge pour la traditionnelle pause technique et y rencontrons des skieurs bulgares qui venaient de descendre un couloir dans la face NO du Todorka (sommet proche des remontées mécaniques que l’on atteint après une traversée d’arêtes). Après des échanges sympathiques et riches autour d’une bouteille de «Raki » nous nous séparons et rejoignons les pistes de Bansko pour une très longue descente jusqu’à la ville (2.000m de dénivellation depuis le sommet). Un kébab et une douche plus tard, c’est dans le centre de la vieille ville que l’on va se restaurer dans une auberge traditionnelle avant de se coucher pour une dernière nuit dans les montagnes bulgares.

Notre dernière sortie planches aux pieds se fera depuis la petite station, à l’antique télésiège, de Bezbog en direction du sommet du Polezhan 2 851 m. Du sommet des remontées, nous traversons un lac et rejoignons une longue arête qui nous mène jusqu’au sommet. Le 360° est saisissant, nous découvrons des larges vallons avec de belles pentes faites pour le ski, ce massif est un vrai paradis pour le skieur de randonnée et méritera que nous y revenions plus longtemps, tant les possibilités semblent immenses. La descente délicate au début à cause de la présence de quelques cailloux rejoint un large vallon que nous descendons avec plaisir avant de remonter à une arête et plonger dans une poudre épaisse pour rejoindre le petit lac du départ et les pistes de ski que nous descendons le long de l’unique piste jusqu’au parking, où, comme d’habitude, nous retrouvons notre chauffeur pour le long retour à Sofia. Tout au long de la route ce ne sont que contrastes entre modernité et passé, friches industrielles de l’époque communiste, véhicule de luxe côtoyant des charrettes à bras…

Pour notre dernière soirée Bulgare, Lubyana et Yvo nous emmènent dans un restaurant traditionnel dans lequel nous ne pourrons venir à bout des plats servis pourtant de très bonne qualité, tant la quantité était importante. Le lendemain, de bonne heure Ivo vient nous chercher à l’hôtel pour une visite du centre de Sofia où une fois encore, le contraste est important. Les édifices religieux (en Bulgarie, les trois grandes religions cohabitent sans heurts) sont entourés par les grands bâtiments géométriques de l’ère bolchevique et nous avons, dans un espace réduit, une grande variété de constructions nous rappelant la richesse de l’Histoire Bulgare, des Romains aux Traces, aux Turques et aux Russes… C’est avec tristesse que nous partons à l’aéroport à la mi-journée pour reprendre l’avion en direction de Zurich, puis nos véhicules pour retrouver le Haut Doubs où cette année la neige s’est faite rare.

Un grand merci à nos guides Lubyana et Yvo ainsi qu’à Lubomir pour leur gentillesse et leur disponibilité. Nous reviendrons tant les possibilités de ski sont grandes dans ces petits massifs peu connus.

Commentaires

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Chti.nain 12 years ago

Sympa ton récit (même si le texte pourrait avoir des paragraphes un peu plus aérés pour faciliter la lecture à l’écran)!
Je l’ai référencé dans le sommaire des articles c2c.