Cascade de glace au Québec

Activités :
Catégories : expéditions, suppléments du topoguide
Type d'article : collaboratif (CC by-sa)

Météo hivernale et période.

Pont Rouge - Secteur Route 41 & Accès solo
Pont Rouge - Secteur Route 41 & Accès solo

L’hiver dans la Belle Province est bien entendu froid, avec des températures en permanence négatives. Les précipitations sont sous forme de bordées de neige (cumul hivernal moyen : Montréal 2,20 m - Québec 3,20 m), entre des systèmes anticycloniques froids et stables. Les redoux sont normalement rares mais peuvent être extrêmement marqués si l’anticyclone arctique laisse la place à une masse d’air plus chaude et humide, venant usuellement de la côte américaine via la Nouvelle Angleterre.
Les conditions sont donc en général très stables (comparées aux Alpes) et assurent une bonne formation des lignes. Cependant, les cascades mettent un peu de temps à se former car les écoulements permanents sont rares. Un automne bien pluvieux qui gorge le terrain ou des bordées de neige précoces sécuriseront le début de saison. En pleine saison, le froid intense peut être vraiment gênant : par −25°C, on sera bien avisé de rechercher des sites en plein soleil et de se munir de gants de rechanges. Même si les conditions sont stables, les précautions habituelles sont de rigueur pour les risques objectifs (un coup de froid intense fragilise aussi énormément les structures).

Voilà à quoi peut ressembler un hiver typique:

  • Novembre est trop précoce, les lignes sont sèches.
  • Décembre est très aléatoire, même si on peut trouver son bonheur.
  • Janvier est bon mais très froid, les grandes rivières étant cependant encore ouvertes.
  • Février est très bon, avec des conditions stables et du soleil plus franc.
  • Mars commence à souffrir du soleil, les structures blanchissent vite et deviennent cassantes.
  • Avril est habituellement inutilisable.

Caractère des cascades.

Shawbridge - Diablerets (gauche) et Devil's Tooth (droite)
Shawbridge - Diablerets (gauche) et Devil's Tooth (droite)

L’érosion du bouclier canadien dicte sa loi : la majorité des sites présentent des lignes courtes d’une seule longueur. La concentration en grosse colonnes raides est par contre importante, et le fait de grimper sur une seule longueur permettra de mieux supporter les grands froids. Certains matins d’hiver, on apprécie réellement d’être au chaud au pied avec sa doudoune et son thermos plutôt que de se geler à un relais suspendu.
Cependant, on trouvera aussi des cascades d’ampleur nécessitant parfois une véritable logistique d’expédition. Au fond de la Malbaie et de la Jacques Cartier, l’engagement est véritablement alpin (5 à 10 heures d’approche à pied, aucune couverture téléphone, pas de refuge,..)

Logistique

Géographie et distances

Consultez l'outil carto.

Mastigouche - Érablière partie gauche
Mastigouche - Érablière partie gauche

En arrivant de l'étranger, l'aéroport le moins cher est Montréal, même si on trouve aussi des vols avec correspondance pour Québec. Il est ensuite quasi obligatoire de louer une voiture.

Pour le visiteur comme pour le local, la question principale est de savoir quel est le temps de route nécessaire pour se rendre sur son spot favori. On peut donc vaguement regrouper les sites par camp de base urbain. Il faut noter que le pays en grand, et qu’il n’est pas exceptionnel de faire 2×2h de route dans la journée pour aller taper du glaçon.

  • Autour de Montréal : toutes les cascades des Laurentides et de Lanaudière s’accèdent en 1 à 2h de route, mais attention au trafic pour entrer/sortir de la ville. On accède aussi aux cascades de l’Estrie, mais c’est un peu plus long.
  • Québec et environs : en rive N et en amont, on trouvera une belle concentration de site autour de St Raymond. En rive N et en aval, on rentre dans le domaine des grandes vallées et massifs. À noter aussi les Chutes Montmorency en site de proximité pour la capitale nationale.
  • Saguenay : de bien beaux spots et paysages... mais il faut s’y rendre.
  • Gaspésie : même remarque sur la distance à couvrir, avec des cascades au frais, et la vue sur la mer.

Il y a bien entendu énormément d'autres spots. Pour une vue complète, consulter l'outil carto.

Équipement spécifique

Mont Fortier - Jadice
Mont Fortier - Jadice

Votre rack de cascade habituel va faire l’affaire. Pour un long séjour sans pauses, il n’est pas idiot de prendre un ou deux brins d’ice-line en extra. En faisant tourner pour toujours grimper avec un brin sec, on peut éviter de se retrouver avec un spaghetti congelé à manipuler dès le deuxième jour. En plus de vos broches parfaitement aiguisées, un petit kit pour le rocher (friends) peut parfois faciliter la vie. La glace est tout de même habituellement très abondante.
Pour les cascades d’ampleur ou éloignées, mais aussi pour les couennes, il faut bien penser au facteur froid. Il est régulier de subir des températures de −30°C et des chaussures ou gants inadaptés aboutiront assurément à un raccourcissement des extrémités.
Prévoir aussi le kit d’expé avec ski de fond ou raquettes et pulka si on envisage un “gros truc”.
Si vous devez trouver du matos sur place, les seuls magasins avec du matériel technique seront situés dans les très grandes villes (Montréal, Québec). L'offre de location est limitée et il est prudent de se renseigner en avance.

Logement

Si on exclu les excursions dans le fond du bois où l'on est forcé de grelotter sous la tente, il est évident qu'on souhaite au maximum dormir au chaud. On trouvera un excellent réseau de Café&Couette (Bed&Breakfast), souvent à des prix très abordables. Il y a également de nombreux motels sur les routes passantes. Dans les parcs Sepaq, il y a parfois des options pour dormir au chaud (refuges avec poêle), mais l'offre est très mal adaptée à la pratique de la glace.
Enfin, pour la récupération houblonnée, le Québec est renommé pour la qualité de ses microbrasseries.

Idées de voies

Sélection de cascades sur une seule longueur

  • Un must : Pont Rouge, dont les raides chandelles ont été médiatisées jadis pendant le fameux Festiglace.
  • Le sympathique site de Mastigouche se prête bien à une première approche au soleil
  • Les lignes au-dessus du Lac Sylvère sont tout à fait recommandables.
  • Shawbridge est sans conteste le site le plus proche de Montréal. Les voies sont très belles, mais gare à la surfréquentation!

Sélection de grandes cascades

Jacques Cartier - Glissade
Jacques Cartier - Glissade

Ailleurs

On trouvera de très belles lignes à distance de route raisonnable de l’autre coté de la frontière US :
- Dans l’état de New-York, le massif des Adirondacks a un beau potentiel.
- Dans le New Hampshire, on trouve des lignes formées tôt en saison à Cannon et autour du Mont Washington. Attention cependant à l’engagement engendré par les abominables conditions météo et à la fréquentation.

Liens : conditions, topos et références

Des infos plus génériques sur le Québec sont disponibles dans le descriptif de la région.

Topos

Conditions

Commentaires

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FMJ 12 years ago

Merci pour ce teaser des plus intéressants. Reste plus qu’à y aller ! :slight_smile: