Le Carillon de neuf Heure.
Le Carillon de neuf Heure
Neuf heure tapante !
Je m’en souviens bien.
A peine déchaussais je les skis au pas de la Beccia, que la petite brise de la vallée m’apportait le tintement métallique des cloches de l’église de Lanslebourg.
Tout juste pour saluer mon retour sur les skis, mon arrivée dans cette large brèche ouverte sur l’Italie et sa Nebia, les cloches carillonnaient.
Neuf coups, pas un de plus, mais deux fois !
J’avais aimé cet instant, et pour quelques poignées de temps, les avaient prises rien que pour moi, égoïste peut être, mais délicieusement savourés tout seul sur mon perchoir.
Un an plus tard, je viens rechercher cet instant de plénitude. Je le partagerai avec mon vieux compagnon de montagne.
Nous programmons le départ de façon à être au rendez-vous des cloches au bon moment.
Mais voilà et c’est très bien ainsi, la vie ne se répète pas à l’identique.
Le départ un peu plus tardif, le jeu de cache-cache avec le soleil et les brumes, nous louperons l’envolée du carillon.
Qu’importe les neufs coups, j’attendrai les suivants, dix coups clairs qui rempliront l’immensité du vallon.
Peut être que, caché derrière un clocheton, à l’abri du vent, nous n’avons pas vu passer le train du carillon ?
Toujours est il qu’à dix heure passées, dans l’immensité silencieuse, dans l’attente d’un tintement métallique, nous décidons de nous régaler de la descente au milieu des marmottes enfin réveillées....par les sonnailles matinales ?