Retour sur Tour de l'Isère, un voyage de transition(s)

Activités :
Catégories : récits, suppléments du topoguide
Type d'article : individuel (CC by-nc-nd)
Contributeur : Tour de l'Isère

Parcours effectué, conditions rencontrées, impressions,...
Le parcours initial prévu est simple : la frontière du département Isère, avec un point de départ au Cirque de St Même en Chartreuse.
La carte interactive retrace le découpage et déroulement des étapes au jour le jour. Un clic sur chaque étape de la carte permet de lire un mini compte-rendu (certains sont repris ci-après), alors que toutes les images (non associées dans cet article) illustrent le bas de cette page.

La Chartreuse et le Nord Isère ont été parcourus en kayak et en vélo.
2 exemples de journées :

  • Journée Kayak du 29 mai : 5:30 Levé à Entre deux guiers, pour éviter les orages annoncés l'aprem. Journée splendide en kayak. Finalement ce kayak gonflable de Vincent aura fait ses preuves ! Une nappe de brume au-dessus de l'eau rendait le paysage étrange... vivre une expédition à 30km de chez soi ! Marika, Barnabé, Jean-Vincent et Patrick nous ont rejoint pour l'aventure. Marika a fini à l'eau avec moi vers la fin, sous le pont de l'autoroute.. ! St Genis sur Guiers fût l'arrivée à 14h.

  • Étape du 30 mai, Théophile est seul. Après un superbe accueil de Pascale à Romagnieu, remontée au Barrage de Champagneux pour rencontrer des ouvriers de la CNR, qui ont présenté leur travail et l'impact des chasses d'alluvions sur le Rhône. Puis reprendre le chemin (dans le bon sens) en vélo sur la via Rhona. Cela aurait été 1000 fois plus simple d'être en kayak pour suivre la frontière au plus près, mais les berges ne sont trop rarement accessibles. L'esthétique intervient et justifiera les quelques écarts que les chemins fait faire ! Arrivée à 12:30 chez Pierre qui accueille lui aussi avec chaleur à Serrieres de Briord. Distance : 30km. J4 étape repos..Une journée à regarder tomber la pluie et passer le temps. Avec un jour d'avance, apprendre cette valeur dont je parle tant :
    prendre le temps de vivre. Cela ne veut pas dire rien faire, mais simplement faire avec temps, sans être pressé . S'ennuyer. Rêver. Après tout, ce Tour de l'Isère n'est qu'un rêve !
    Le temps, c'est la valeur de l'argent. Avoir le temps de vivre a plus de valeur qu'une fortune.

Le Vercors a été traversé à pied (initialement prévu à cheval)

  • 1 exemple de journée rando : Basse Valette - Bergerie Darbounouse. Théophile accompagné de Blandine sortent des gorges de la Bourne et grimpent sur les Crêtes de Chalimont, traversent la plaine d'Herbouilly et font leur bivouac à Darbounouse. Belle journée de soleil après plusieurs jours de pluie (presque tous en fait...) ça fait du bien ! Le plateau du Vercors, encore sauvage, avant la montée des troupeaux, s'est révélé fleurie, nature, et plein de bonnes surprises, comme ces morilles, dégustées le soir ! Distance : 16km. Dénivelé : 800m

Le Dévoluy offre les premiers pas en mode alpinisme
L'étape du Grand Ferrand a été faite 2 fois :

  • le 15 juin : Col de la Croix - St Disdier
    Ils sont partis à 4 ce matin, (avec la pluie), pour aller tenter de suivre la frontière. Mais après la tête de vallon pierra, le temps était trop mauvais, et le groupe hésitant, le choix fut au renoncement. Françoise est redescendue de là où ils montaient, et les autres ont filé vers St Disdier, en coupant à flanc. Après les morilles, ce fut les bolets ! une pleine gamelle !! Hélas... Arrivé Chez Mariana et Martin, qui nous ont réservés un accueil brillantissime, il s'est avéré que les champignons étaient presque tous verreux... et pour conclure l'affaire, ils ont cramé. Mais en montagne, tout a bon goût !

  • 1er Juillet: Grosse étape aujourd'hui. Reprise du Tour, où nous l'avions laissé : Au grand Ferrand. Une immense traversée d'arêtes, reliant grand Ferrand au Nid, nous faisant avaler 2500m D+, autant en descente, sur 13h de parcours... Une bonne journée pour se remettre en jambes... !
    C'est une des dernières étapes avec de la verdure, on en profite...

Et ensuite les Écrins
Exemples de journées :

  • Jour 22 : 9 juillet. Col de Menoux - col de la Vaurze et dormir au refuge des Souffles. Distance: 12km avec dénivelé: +1100m. Grosse journée en terrain pourri aujourd'hui ! Après un bivouac 3 étoiles sous un ciel aux milles et un astres, Théo et Charlie ont fait la traversée des arêtes entre le Grun de St Maurice et le Col de la Vaurze, en 12h... En espérant que la suite sera en meilleur rocher ;)

  • Jour 24 : 13 juillet. Très bonne journée aujourd'hui, entre le col de la See et le pic Turbat ! Le mont Gardi, en super cailloux, nous a réconcilié avec les arêtes ! Un brouillard à couper au couteau nous a accompagné tout du long ! Très bonne journée pour Charlie, qui va redescendre demain dans la vallée ! et encore un grand merci au refuge des souffles qui nous réserve un super accueil et une super cuisine (miam les bons gâteaux :) ). Montez les voir, vous ne serez pas déçus!

  • Jour 27 : 17 juillet. Col Turbat – Col des sellettes. Sommet de l'Olan
    Énorme traversée avec Samuel en 15h30. Nous avons trouvé en montant des vestiges d'avion qui rappellent que la face Nord est très haute ! Après une bonne sieste au sommet nous continuons la journée ce qui nous fera arriver à 20h au col des Selettes et 22h30 au refuge de l'Olan, de nuit ! Distance : 3 km Dénivelé : +900m

  • Jour 29 : 20 juillet. Col des Rouies. Sommet des Rouies. Traversée des pics de Vaccivier et Bivouac au Col du Chardon. Après une bivouac 5 (ou 5000) étoiles au Col de la Muande, Théophile et Nino ont attendue la venue de Patrice Bret au petit matin, et c'est à trois qu'ils enchaineront une grosse journée. Réunissant ainsi ancien prof et anciens élèves de l'option montagne du Lycée Ferdinand Buisson de Voiron, ils formeront une cordée du tonnerre qui réalisera deux étapes en une journée !!
    Ils sont arrivés à midi et demi au sommet des Rouies, après une traversée d'arêtes qui les a vus mettre leurs premiers coinceurs du Tour. Après une bonne pause sur ce sommet panoramique sans égal, ils ont décidé de continuer sur le Pic du Vaccivier. Une traversée qui leur prendra 7:30h, et les ferra arriver, après maintes péripéties, à 22:30 au Col du Chardon. Parce que le rocher était trop bon (!), c'était plus drôle de finir de nuit ! Une traversée qu'il est préférable de ne faire qu'avec les yeux. Heureusement, un nouveau bivouac 5 étoiles les attendait patiemment au sommet du glacier du Chardon. Distance : 8 km. Dénivelé : +1100m

  • Jour 35 : 3 août. Montée à trois, Nino, Pascal et Théo à la Brèche des Frères Chamois. Nino se sent pas très bien et va vers le refuge du Sélé. Pascal et Théo entreprenne alors une traversée inégrale des Ailefroides, depuis la brèche des Frères Chamois jusqu'à l'Ailefroide Orientale. Puis, de cette dernière, redescente vers Nino qui se repose au Refuge du Sélé. Au passage de l'Ailefroide Centrale nous jettons un oeil à l'arête de Coste-Rouge que nous allons finalement éviter. On pense à Yann, guide de Valouise (Ice-Fall), qui nous a lâché, avant le départ de la Pilatte, "pensez au renoncement, hein...". Petit renoncement et ça repart ! Superbe traversée d'arêtes, dans un cadre très sauvage et engagé.

  • Jour 39 : 10 août. Journée escalade : Pic Maître, par la voie "Toit de son maître"
    Départ du refuge du Chatelleret à 5h20 dans un temps très maussade, plein de brouillard et d'humidité dans l'air. Mais le moral de Nino et Théophile est solide, on continue ! Approche en 3 heures, en passant par des éboulis et glacier, on fait des cairns pour se retrouver au retour. Pas facile de grimper dans le froid, première mise de chaussons pendant le Tour, mais le rocher est exceptionnellement bon en comparaison avec les arrêtes. Plutôt bien équipée, la voie comporte 13 longueurs, dont 2 dans le 6b+ et une en artificielle. De quoi s'amuser ! Retour au refuge à 19h00, bien épuisés... En 13h30 de course, seulement un paquet de fruits secs mangé, ça fait pas beaucoup !

  • Jour 44 : 16 août. Col du Pavé - Pic Oriental - Doigt de Dieu (3973 m)
    Sacrée journée pour Nino et Gus. Après un bivouac plutôt froid et humide au col du Pavé (3554 m), départ matinal en commençant par la brèche Casimir Gaspard. Arrivée à 10h au Pic Oriental, optimistes pour tenter la traversée en 1 journée. Les arrêtes entre le Pic Oriental et le doigt de Dieu, ABOMINABLES, ont eu raison de leur nerfs et motivation : rocher pourrie, mixte neige glace rocher, peu protégeable, avec orage en fond sonore ! Redescente de 2300 m jusqu'à Villar d'Arêne, aie aie les genoux, pour finir sous la grêle. Belle journée tout de même !

  • Jour 46 : 23 août. Très belle journée pour Théophile, Charlie et Colin, qui ont gravi le grand Pic de la Meije ! Première sortie en alpinisme pour Colin ! La corde coincée y est toujours, la descente étant déjà assez longue sans détours ! A bon entendeur, elle ne vaut plus grand chose, vu l'été qu'elle a passé en notre compagnie... !
    Nous avons eu la très mauvaise idée d'allumer nos téléphones au sommet du grand pic. Mauvaise idée, car nous y avons appris le décès de Patrice Bret, ami, GHM et ancien professeur de l'option montagne de Nino et Théophile. Salut Pat, nous pensons à toi, et aux tiens.

Frontière ou pas ? et petits changements de programme
L'article La frontière à tout prix relate à la fois l'adaptation de la cordée sur le parcours prévu, et la toute partielle liberté qu'elle a prise.

Retour sur les événements publics
Plusieurs événements publics ont permis un partage avec le plus grand nombre.
Nous pouvons rappeler :
- l'étape Vélo du Nord Isère
- la soirée avec le Parc Naturel Régional du Vercors
- L'ascension de la voie normale du Mont Aiguille qui a suivi
- l'événement Bérarde avec notamment une conférence/débat et l'ascension du Pic Coolidge

Accès routier ou TC
Cette grosse expédition de 3 mois avait pour but de partir de chez soi pour rentrer chez soi, donc sans TC pour Théo (sauf pour la pause Capes) ! Le bilan carbone est donc encore meilleur :). Ne nombreuses étapes ne seraient pas ou difficilement accessibles en TC si elles n'étaient pas enchaînées. Les participants rejoignant la cordée, les ravitailleurs, ont utilisé les bus TransIsère dès que cela était possible.

Hébergement et logistique
Nous remercions vivement les personnes qui ont accueilli chaleureusement et avec une grande générosité l'équipe du Tour, chez eux en plaine comme en montagne dans les refuges !
Merci également aux ravitailleurs qui ont transporté toute la nourriture entre les camps de base et les refuges ou bivouacs !

Et quelle suite ?
L'été est fini, mais pas le Tour