Gravures sur bois et photos par Edward Whymper (1840-1911)

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Catégories : récits
Type d'article : collaboratif (CC by-sa)

La gravure est une technique pour imprimer des images et illustrations.

Whymper est graveur sur bois, technique en 3 étapes utilisée pour l'illustration populaire.
1: dessin d'après - nature, ou un autre dessin, ou une photographie.
2: gravure du dessin ou de la photo,
3: encrage et impression.
La gravure sur bois laisse une image miroir en bosse. Le relief ainsi créé est encré comme les caractères typographiques. La gravure en bosse peut être imprimée en même temps que le texte sur la même feuille. A contrario, la gravure en creux (taille douce) est imprimée sur une feuille à part, avec une encre différente et une presse à haute pression.

Whymper tenait à imprimer lui-même ses gravures pour obtenir une certaine finesse. Il a gravé ses propres dessins ou d'après d'autres dessins ou photos.
Whymper a ainsi pu graver des montagnes et des personnes qu'il n'a jamais vu de ses yeux.

Au début de la photo, sans procédé de gravure mécanique, on utilise la gravure manuelle. Mais après la découverte de techniques pour graver mécaniquement et chimiquement les photos, (héliogravure, tramage) le métier de graveur disparait du processus d'impression d'image.

EDWARD WHYMPER (In memoriam par T.G. Bonney, extrait du Alpine journal de 1912)

Edward Whymper, born April 27, 1840, was the son of Josiah W. Whymper by his first wife, Elizabeth Daridge. His father, the son of an Ipswich brewer, was himself of an artistic temperament. He walked up to London with the traditional few shillings in his pocket, made an improvident marriage and became the father of eleven children. But his talent overcame all obstacles and justified his choice of a career. He made a name both as an etcher-engraver and as an original artist, and died a Member of the Royal Society of Painters in Water-Colours, leaving behind him a well-established business for the production of book illustrations. Among his pupils were Frederick Walker, A.RA., and Keene — one of the finest draughtamen of his time well known afterwards from his contributions to Punch

Edward Whymper, né le 27 avril 1840, est le fils de Josiah W. Whymper et de sa première épouse, Elizabeth Daridge. Son père, fils d'un brasseur d'Ipswich, était lui-même d'un tempérament artistique. Il se rendit à Londres avec les quelques shillings traditionnels en poche, fit un mariage improbable et devint le père de onze enfants. Mais son talent a surmonté tous les obstacles et justifié son choix de carrière. Il s'est fait un nom à la fois en tant que graveur à l'eau-forte et en tant qu'artiste original, et il est mort membre de la Royal Society of Painters in Water-Colours, laissant derrière lui une entreprise bien établie pour la production d'illustrations de livres. Parmi ses élèves figuraient Frederick Walker, A.RA., et Keene - l'un des meilleurs dessinateurs de son époque bien connu par la suite grâce à ses contributions à Punch

Edward was the second born in this large family. He was privately educated. While still a youth he entered his father's business in Lambeth and in time succeeded to its control. For many years he maintained its reputation for the production of the highest class of book illustrations until towards the close of the last century the improvement in cheap photographic processes destroyed the demande for such work. His hand may be recognised in many books of travel between 1865 and 1895 ; among his more important productions may be mentioned Wolf's * Wild Animals,* and * Picturesque Europe.' He superintended for a short time the artistic branch of Messrs. Cassell's business as publishers.

Edward est le deuxième né de cette famille nombreuse. Il a reçu une éducation privée. Alors qu'il était encore jeune, il est entré dans l'entreprise de son père à Lambeth et a fini par en prendre le contrôle. Pendant de nombreuses années, il a maintenu la réputation de l'entreprise pour la production d'illustrations de livres de la plus haute qualité, jusqu'à ce que, vers la fin du siècle dernier, l'amélioration des procédés photographiques bon marché réduise à néant la demande pour ce type de travail. On peut reconnaître sa main dans de nombreux livres de voyage entre 1865 et 1895 ; parmi ses productions les plus importantes, on peut citer Wolf's Wild Animals, et Picturesque Europe. Il a supervisé pendant une courte période la branche artistique de l'activité d'éditeur de MM.

Edward, although he seldom exhibited, was, like his father, a water-colour artist of considerable ability, and it was to this gift that he owed a commission that proved a tuning point in his life. In 1860 William Longman, afterwards President of the Alpine Club a member of the firm of publishers — needed illustrations of the then little-known mountains of Dauphine for the second series of ' Peaks, Passes, and Glaciers, and young Whymper was sent out to make drawings for this purpose. He states (' Alpine Journal,' vol. v. p. 161) that he saw in the chance of going to the Alps a step towards training himself for employment in Arctic exploration, an object of his early ambition. In the following year he proved his ability as a mountaineer Climbing Mt. Pelvoux (' Peaks, Passes, and Glaciers, 2d Series). • In seasons of 1862-65 by a series of brilliant climbs on peaks and passes he made himself one of the leading figures in the onquest of the Alps. In 1804 he took part in the first ascents of the highest mountain in Dauphine, the Pointe des Écrins, and of several peaks in the chain of Mont Blanc. In 1865 he climbed the W. peak of the Grandes Jorasses and the Aiguille Verte.

Edward, bien qu'il ait rarement exposé, était, comme son père, un aquarelliste très doué, et c'est à ce don qu'il doit une commande qui a marqué un tournant dans sa vie. En 1860, William Longman, futur président du Club Alpin et membre de la maison d'édition, avait besoin d'illustrations des montagnes du Dauphiné, alors peu connues, pour la deuxième série de "Peaks, Passes, and Glaciers "*, et le jeune Whymper fut envoyé pour faire des dessins dans ce but. Il déclare ("Alpine Journal", vol. v. p. 161) qu'il voyait dans la possibilité d'aller dans les Alpes un pas vers la formation d'un emploi dans l'exploration de l'Arctique, objet de ses premières ambitions. L'année suivante, il prouva ses capacités d'alpiniste en escaladant le mont Pelvoux ("Peaks, Passes, and Glaciers", 2e série). - Au cours des saisons 1862-65, par une série d'ascensions brillantes de pics et de cols, il s'est imposé comme l'une des figures de proue de la conquête des Alpes. En 1804, il participe à la première ascension de la plus haute montagne du Dauphiné, la Pointe des Écrins, et de plusieurs sommets de la chaîne du Mont Blanc. En 1865, il gravit le sommet W des Grandes Jorasses et l'Aiguille Verte.

Whymper's fixed ambition, however, during this period, was to conquer the reputedly inaccessible Matterhom. In this he had formidable rivals in Prof. Tyndall and the famous Italian guides, the Carrels of Val Tournanche. He made no fewer than seven attempts on the mountain from the Italian side, which were all foiled by the continuous difficulties of the climb, or by bad weather. In one of these, while climbing alone he met withi a serious accident. At last the plan of trying the Zermatt ridge was adopted and succees was gained at the first attempt. The details of the tragiq sequel are well known. The party, from no fault of Whymper's, was too large and ill-Constituted for such an adventure. The youngest member of it, a lad inexperienced in rock-cimbing, fell on the descent and dragged over with him three of his companiona, among them the famous guide Michel Croz. The rope broke and Whymper was left with the two Taugwalders clinging to the mountain side, while his compamons disappeared from sight over the precipice. Investigation showed that the rope that broke was a spare piece of inferior quality. Whether it was accidentally used by the Taugwalders is a point which has never been satisfactorily cleared up, and on which Whymper himself never expressed a positive opinion.

L'ambition fixe de Whymper, cependant, pendant cette période, était de conquérir le Matterhom, réputé inaccessible. Tyndall et les célèbres guides italiens, les Carrels du Val Tournanche. Il fit pas moins de sept tentatives sur la montagne du côté italien, qui furent toutes déjouées par les difficultés constantes de l'ascension ou par le mauvais temps. Lors de l'une d'entre elles, il fut victime d'un grave accident alors qu'il grimpait seul. Finalement, le plan d'essayer l'arête de Zermatt fut adopté et le succès fut au rendez-vous dès la première tentative. Les détails de la suite tragique sont bien connus. Le groupe, sans que ce soit la faute de Whymper, était trop nombreux et mal constitué pour une telle aventure. Le plus jeune membre du groupe, un garçon inexpérimenté en escalade, tomba pendant la descente et entraîna dans sa chute trois de ses compagnons, dont le célèbre guide Michel Croz. La corde s'est rompue et Whymper s'est retrouvé avec les deux Taugwalder accrochés au flanc de la montagne, tandis que ses compagnons disparaissaient dans le précipice. L'enquête a montré que la corde qui s'est rompue était un morceau de rechange de qualité inférieure. La question de savoir si elle a été utilisée accidentellement par les Taugwalder n'a jamais été élucidée de manière satisfaisante et Whymper lui-même n'a jamais exprimé d'opinion positive à ce sujet.

This terrible catastrophe gave Whymper an European reputation in connexion with the Matterhom, which was extended and maintained by the volume in which, six years afterwards, he told the story with dramatic skill and emphasis. It terminated. however, his active career as an Alpine climber, thought he often subsequently visited the Alps and once repeated his ascent of the Matterhorn for literary purposes.

Cette terrible catastrophe donna à Whymper une réputation européenne en relation avec le Cervin, qui fut étendue et maintenue par le volume dans lequel, six ans plus tard, il raconta l'histoire avec une habileté et une emphase dramatiques. Elle mit cependant fin à sa carrière active d'alpiniste, bien qu'il se soit souvent rendu dans les Alpes par la suite et qu'il ait refait une fois l'ascension du Cervin à des fins littéraires.

In 1867 he turned his attention to Greenland with the idea of ascertaining the nature of the interior and, if possible, crossing it. A second preliminary trip in 1872 convinced him that the task was too great for his private resources. The literari and scientific results of his journey were three entertaining papers in the * Alpine Journal ' (vols, v. and vi.), a lecture to the British Association (39th Report, 1869) and a paper by Prof. Heer (' Philosophical Transactions/ 1869, p. 445) on the fossils, trees and shrubs collected. The chief practical result was to show that the interior of Greenland was a snowy plateau which could be traversed by sledges provided the start was made sufficiently early in the season, and thus to pave the way for Nansen's success in 1888.

En 1867, il se tourne vers le Groenland avec l'idée de déterminer la nature de l'intérieur et, si possible, de le traverser. Un second voyage préliminaire en 1872 le convainc que la tâche est trop importante pour ses ressources personnelles. Les résultats littéraires et scientifiques de son voyage furent trois articles divertissants dans l'"Alpine Journal" (volumes v. et vi.), une conférence à l'Association britannique (39e rapport, 1869) et un article du professeur Heer ("Philosophical Transactions" 1869, p. 445) sur les fossiles, les arbres et les arbustes collectés. Le principal résultat pratique fut de montrer que l'intérieur du Groenland était un plateau enneigé qui pouvait être traversé en traîneau à condition de partir suffisamment tôt dans la saison, ouvrant ainsi la voie au succès de Nansen en 1888.

In 1880 Whymper turned his attention to the Andes of Ecuador. At that date the still unsettled problem of the power of resistance, or adaptation, of the human frame to the atmosphere of high altitudes was being vigorously discussed. Whymper proposed as his main object to make experiments at heights abont and over 20,000 ft. The results he obtained, if they did not settle a question complicated by many physical, local and personal variations, served to advance our knowledge and have been in important respects confirmed by the experiences of Dr. Longstaff, Dr. Keilas, the Duke of the Abruzzi and others at still higher levels between 20,000 and 25,000 ft.

En 1880, Whymper s'intéressa aux Andes de l'Équateur. À cette date, le problème encore non résolu du pouvoir de résistance ou d'adaptation de l'organisme humain à l'atmosphère des hautes altitudes faisait l'objet de vives discussions. Les résultats qu'il a obtenus, s'ils n'ont pas résolu une question compliquée par de nombreuses variations physiques, locales et personnelles, ont permis de faire progresser nos connaissances et ont été confirmés, à des égards importants, par les expériences du Dr Longstaff, du Dr Keilas, du duc des Abruzzes et d'autres personnes à des niveaux encore plus élevés, entre 20.000 et 25.000 pieds.

From a climber's point of view the expedition was completely successfuI. The summits of Chimborazo, and six other mountains of between 15,000 and 20,000 ft., were reached for the first time. A night was spent on the top of Cotopaxi, and the features of that great volcano were thoroughly studied. Shortly after his return Whymper read a paper on his explorations in the Andes at a meeting of the Club which was honoured by the présence of the then Prince of Wales, Edward YII. From the wider point of view of the geographer and the general traveller Whymper brought home much valuable material which was carefully condensed and embodied in the volume published twelve years later (1892). Its value was recognised by the Council of the Royal Geographical Society, which in 1892 conferred on Whymper one of their gold medals in recognition of the fact that — apart from his mountaineering exploits — ' he had largely corrected and added to our geograpliical and physical knowledge of the mountain systems of Bonador, fixed the position of all the great Ecuadorian monntains, produced a map constructed from original theodolite observations extending over 250 miles, and ascertained seventy altitudes by means of three mercurial barometers.*

Du point de vue de l'alpiniste, l'expédition a été une réussite totale. Les sommets du Chimborazo et de six autres montagnes de 15 000 à 20 000 pieds ont été atteints pour la première fois. Une nuit fut passée au sommet du Cotopaxi, et les caractéristiques de ce grand volcan furent étudiées en détail. Peu après son retour, Whymper présenta un exposé sur ses explorations dans les Andes lors d'une réunion du Club qui fut honorée par la présence du Prince de Galles de l'époque, Edward YII. Du point de vue plus large du géographe et du voyageur en général, Whymper a rapporté beaucoup de matériel précieux qui a été soigneusement condensé et incorporé dans le volume publié douze ans plus tard (1892). Sa valeur a été reconnue par le Conseil de la Société royale de géographie qui, en 1892, a décerné à Whymper l'une de ses médailles d'or en reconnaissance du fait que, outre ses exploits d'alpiniste, "il a largement corrigé et ajouté à nos connaissances géographiques et physiques des systèmes montagneux de Bonador, fixé la position de toutes les grandes montagnes équatoriennes, produit une carte construite à partir d'observations originales au théodolite s'étendant sur plus de 250 miles, et déterminé soixante-dix altitudes au moyen de trois baromètres mercuriels*.

The Society also made a grant to the family of his leading guide J. A. Carrel of Val Tournanche, ' to mark their appreciation of the high services he had rendered to geographical science.'

For these enlorations Whymper devised the form of mountain tent, known by his name, which is still in general use with explorers. He also suggested sundry improvements in aneroïd barometers.

In 1901 and several subsequent summers, Whymper visited the Canadian Rocky Mountains, but did not make any extensive explorations or publish any account of his journeys.

La Société a également accordé une subvention à la famille de son principal guide, J. A. Carrel, du Val Tournanche, pour marquer leur reconnaissance des grands services qu'il a rendus à la science géographique.

Pour ces explorations, Whymper conçut la forme de tente de montagne, connue sous son nom, qui est toujours utilisée par les explorateurs. Il proposa également diverses améliorations aux baromètres anéroïdes.

En 1901 et au cours des étés suivants, Whymper se rendit dans les montagnes Rocheuses canadiennes, mais n'effectua pas d'explorations approfondies et ne publia pas de compte-rendu de ses voyages.

With strangers Whymper's manner was apt to be reserved and sometimes self-assertive. But amongst acquaintances and persons interested in the same topics with himself his talk was shrewd, instructive and entertaining. He was by instinct both a craftsman and an artist. With these gifts he coupled great physical endurance and intellectual patience and perseverance, qualities which he displayed both on the mountains and in his business. In everything he aimed at thoroughness, he would never, if he could help it, put up with inferior material or indifferent workmanship. To his own volumes he devoted years of careful preparation, finding his craft practically brought to an end Whymper employed his leisure mainly in compiling and keeping up to date two local handbooks to Chamonix and Zermatt. Well illustrated, and not devoted of personal and picturesque touches, these attained high popularity and passed in his lifetime through fifteen editions. In the autumn of 1911 Whymper paid his last visit to the Alps and made what was destined to be a final round of his old familiar haunts. He first stayed some time at Zermatt, where he met various old friends, and then crossed to Grindelwald and Bern, where he paid promised visits to Br. Coolidge and Dr. Diibi. From Bern he went on to Chamonix where he died suddenly on September 16th. His health had been manifestly failing for some time previously and his broken appearance in the spring had given cause for serious anxiety to his friends. He was buried in the churchyard of the English Church at Chamonix, being carried to his grave by members of the Corporation des Guides.

Avec les étrangers, Whymper a tendance à être réservé et parfois à s'affirmer. Mais entre connaissances et personnes intéressées par les mêmes sujets que lui, son discours était perspicace, instructif et divertissant. D'instinct, il était à la fois artisan et artiste. À ces dons s'ajoutaient une grande endurance physique et une patience et une persévérance intellectuelles, qualités dont il faisait preuve aussi bien en montagne que dans ses affaires. En toute chose, il visait à la perfection et ne s'accommodait jamais, s'il le pouvait, d'un matériel de qualité inférieure ou d'une exécution indifférente. Whymper a consacré des années de préparation minutieuse à ses propres volumes et a pratiquement mis fin à son activité professionnelle. Il a principalement consacré ses loisirs à la compilation et à la mise à jour de deux guides locaux sur Chamonix et Zermatt. Bien illustrés et non dépourvus de touches personnelles et pittoresques, ils atteignirent une grande popularité et connurent de son vivant quinze éditions. À l'automne 1911, Whymper effectua sa dernière visite dans les Alpes et fit ce qui était destiné à être une dernière tournée de ses vieux lieux familiers. Il séjourna d'abord quelque temps à Zermatt, où il rencontra plusieurs vieux amis, puis se rendit à Grindelwald et à Berne, où il rendit des visites promises au frère Coolidge et au docteur Diibi. De Berne, il s'est rendu à Chamonix où il est mort subitement le 16 septembre. Sa santé était manifestement chancelante depuis un certain temps et son apparence brisée au printemps avait suscité de sérieuses inquiétudes chez ses amis. Il a été enterré dans le cimetière de l'église anglaise de Chamonix, porté dans sa tombe par des membres de la Corporation des Guides.

Whymper was, as stated above, a Gold Medallist of the Royal Geographical Society ; from 1872 to 1874 he served as a Vice-President of the Alpine Club. In 1872 he was created a knight of the Italian Order of St. Maurice and St. Lazarus. He was an Honorary Member of the French Geographical Society and of most of the principal mountaineering Clubs of Europe and North America. He married iu 1906 Edith Mary Lewin, by whom he left a daughter.

Whymper était, comme indiqué plus haut, médaillé d'or de la Royal Geographical Society ; de 1872 à 1874, il a été vice-président de l'Alpine Club. En 1872, il est nommé chevalier de l'ordre italien de Saint-Maurice et Saint-Lazare. Il était membre honoraire de la Société géographique française et de la plupart des principaux clubs d'alpinisme d'Europe et d'Amérique du Nord. Il a épousé en 1906 Edith Mary Lewin, qui lui a laissé une fille.

These is a good photograph of him in his later year at the Alpine Club. His portrait also appears in several of the illustrations to his
books. ' Whymper's principal published works were :
* Scrambles amongst the Alps,' 1871 ;
' The Ascent of the Matterhorn '1880 ;
' How to use the Aneroid Barometer ' 1891 ;
* Travels amongst the Great Andes of the Equator ' 1892 ;
* Guide to Chamonix and Mont Blanc ' 1896 ;
' Guide to the Zermatt District and the Matterhorn ' 1897 ;
articles on Greenland, ' Alpine Journal ' vols. v. and vi

Il s'agit d'une bonne photographie de lui dans sa dernière année au Club Alpin. Son portrait apparaît également dans plusieurs des illustrations de ses
livres. Les principaux ouvrages publiés par Whymper sont :
* Scrambles among the Alps,' 1871 ;
L'ascension du Cervin, 1880 ;
Comment utiliser le baromètre anéroïde' 1891 ;
* Voyage dans les grandes Andes de l'équateur' 1892 ;
* Guide de Chamonix et du Mont Blanc ' 1896 ;
Guide du district de Zermatt et du Cervin ' 1897 ;
articles sur le Groenland, ' Alpine Journal ' vol. v. et vi

THE SCIENTIFIC WORK OF EDWARD WHYMPER,

F.R.S.E. AND F.R.G.S.

Though Edward Whymper, so far as I know, never received any scientific training, he made very considerahle additions to natural knowledge, which perhaps were a little thrown into the shade by his repute as a mountaineer. Thoroughness and tenacity of purpose characterised his work, whatever that might be ; he was a careful collector and a keen observer, who might be trusted not to miss anything worthy of notice. He spared no pains before a journey in making all the preparations which should contribute to its success, or after it in working out the results, so that the accounts of his travels will for long be valuable as books of référence for certain districts. These are four : the Alps, Western Greenland, the Ecuadorian Andes, and the mountains of Western Canada. By treating them separately we can the better show the nature of the work wich he accomplished in each.

Bien qu'Edward Whymper, pour autant que je sache, n'ait jamais reçu de formation scientifique, il a apporté à la connaissance de la nature des compléments très importants, qui ont peut-être été un peu relégués dans l'ombre par sa réputation d'alpiniste. La rigueur et la ténacité caractérisaient son travail, quel qu'il soit ; c'était un collectionneur soigneux et un observateur attentif, auquel on pouvait faire confiance pour ne rien manquer de ce qui méritait d'être remarqué. Il n'épargnait ni les préparatifs avant un voyage pour en assurer le succès, ni les résultats après le voyage, de sorte que les récits de ses voyages resteront longtemps des ouvrages de référence pour certaines régions. Ces régions sont au nombre de quatre : les Alpes, le Groenland occidental, les Andes équatoriennes et les montagnes du Canada occidental. En les traitant séparément, nous pouvons mieux montrer la nature du travail qu'il a accompli dans chacune d'elles.

His first published volume — * Scrambles amongst the Alps ' — at once made it clear that he was fax more than a lover of a particular type either of gymnastics or of scenery, and its third chapter affords an excellent indication of his mental characteristics. This gives a description of the ' Fell railway * which had been carried across the Mont Cenis pass to bridge over the gap in the railway from Paris to Turin, while the tunnel between Modane and Bardoneche was being made. His account of the plan, construction, and machinery could not well be more precise and clear, and will always be valuable as the history of an important episode in the progress of mountain railways. Scattered through the book are interesting notices of the habits of the people, which in the earlier days of his travels had but little changed, in some districts of the French and Italian Alps, from the end of the previous century ; together with notes on the bouquetin, the chamois, and flowers growing at high altitudes ; but he keeps most constantly in view the sculpturing action of running water and of ice. These, which are especially described in the sixth chapter, receive further illustration from his experiences in Greenland, which he had visited after his chief expeditions in the Alps, but before publishing the book. It would be difficult to find clearer or more accurate accounts of the forms resulting from the action of torrents and of glaciers, and his conclusions are adverse, not only to the lake-excavating hypothesis of Ramsay and the valley-making one of Tyndall, which at that day chiefly occupied attention, but also to the resuscitation of the last, varieties of which have rather suddenly won so many adherents among the geologists of North America and Europe, not forgetting our own islands. Whymper, reasoning from his own wide and varied experience, utterly discredits (by anticipation) the ' plucking,' * sapping,* and other digging powers now so freely claimed for glaciers, and comes to the conclusion ' that glaciers, in their life as well as after their death, either considered by themselves or in comparison with other powers, should be regarded as eminently conservative in their acts and in their intentions' ( Scramble p. 164). Besides this he paid considerable attention to the veined structure of glacier ice, the explanation of which had led to much controversy, especially between Forbes and Tyndall, and he gave another example of the thoroughness of his methods by employing men to dig a pit into the snow at the top of the Col de Valpelline. Though the results, from various causes, one being the extrême badness at the weather, were less succeasfol than he had hoped, the excavation was carried to a depth of about 22 feet and showed some interesting facts illustrative of the passage from snow to blue ice.

Le premier volume qu'il publia - "Scrambles among the Alps" - montra d'emblée qu'il n'était pas seulement un amateur d'un type particulier de gymnastique ou de paysage, et son troisième chapitre fournit une excellente indication de ses caractéristiques mentales. Il y décrit le "chemin de fer de Fell" qui a été construit au col du Mont-Cenis pour combler la lacune de la voie ferrée de Paris à Turin, pendant la construction du tunnel entre Modane et Bardoneche. Sa description du plan, de la construction et de la machinerie ne pourrait être plus précise et plus claire, et sera toujours précieuse en tant qu'histoire d'un épisode important dans le progrès des chemins de fer de montagne. Le livre est parsemé de notes intéressantes sur les habitudes des habitants, qui, au début de ses voyages, n'avaient guère changé depuis la fin du siècle précédent dans certaines régions des Alpes françaises et italiennes, ainsi que de notes sur le bouquetin, le chamois et les fleurs qui poussent à haute altitude ; mais c'est l'action sculptante de l'eau courante et de la glace qu'il garde le plus constamment à l'esprit. Celles-ci, qui sont particulièrement décrites dans le sixième chapitre, sont illustrées par ses expériences au Groenland, qu'il a visité après ses principales expéditions dans les Alpes, mais avant de publier le livre. Il serait difficile de trouver des comptes rendus plus clairs ou plus précis des formes résultant de l'action des torrents et des glaciers, et ses conclusions sont défavorables, non seulement à l'hypothèse de l'excavation des lacs de Ramsay et à celle de la création de vallées de Tyndall, qui à l'époque occupaient principalement l'attention, mais aussi à la résurrection de la dernière, dont les variétés ont assez soudainement gagné tant d'adhérents parmi les géologues d'Amérique du Nord et d'Europe, sans oublier nos propres îles. Whymper, raisonnant à partir de sa propre expérience large et variée, discrédite complètement (par anticipation) les pouvoirs d'arrachage, de sape et autres pouvoirs de creusement si librement revendiqués pour les glaciers, et arrive à la conclusion " que les glaciers, dans leur vie comme après leur mort, qu'ils soient considérés par eux-mêmes ou en comparaison avec d'autres puissances, devraient être considérés comme éminemment conservateurs dans leurs actes et dans leurs intentions " ( Scramble p. 164). En outre, il accorda une grande attention à la structure veinée de la glace des glaciers, dont l'explication avait suscité de nombreuses controverses, notamment entre Forbes et Tyndall, et il donna un autre exemple de la rigueur de ses méthodes en employant des hommes pour creuser une fosse dans la neige au sommet du col de Valpelline. Bien que les résultats, pour diverses raisons, l'une d'entre elles étant l'extrême mauvais temps, n'aient pas été à la hauteur de ses espérances, l'excavation a été menée jusqu'à une profondeur d'environ 22 pieds et a révélé quelques faits intéressants illustrant le passage de l'eau dans la neige.

He visited Greenland in 1867 and 1872. In the first of these journeys he made an attempt to discover the mysteries of the inland ice, which, however, from causes beyond his own control, met with but little success. Still it and his other studies made some interesting and important additions to his knowledge of ice action in a région where it forms a sheet instead of valley glaciers, and he made a good collection representative of the ' stone âge ' in Greenland, which only came to an end about a couple of centuries ago.
Another purpose of his jouiney was to obtain a large series of specimens of the fossil plants which occur in Disco Bay. In this he was very successful, and brought to England a collection which was afterwards described, with extracts item Whymper's * Report on the Geology/ by Professor 0. Heer in the 'Philosophical Transactions' for 1869 (vol. 159, p. 445). It contained eighty species, twenty-five of which were new.

Il s'est rendu au Groenland en 1867 et en 1872. Lors du premier de ces voyages, il tenta de découvrir les mystères de la glace intérieure, mais, pour des raisons indépendantes de sa volonté, il n'obtint que peu de succès. Néanmoins, ce voyage et ses autres études ont apporté des ajouts intéressants et importants à sa connaissance de l'action de la glace dans une région où elle forme une nappe au lieu de glaciers de vallée, et il a fait une bonne collection représentative de l'"âge de pierre" au Groenland, qui n'a pris fin qu'il y a environ deux siècles.
Un autre objectif de son voyage était d'obtenir une grande série de spécimens de plantes fossiles présentes dans la baie de Disco. Il y parvint avec succès et rapporta en Angleterre une collection qui fut ensuite décrite, avec des extraits du rapport de Whymper sur la géologie, par le professeur 0. Heer dans les "Philosophical Transactions" de 1869 (vol. 159, p. 445). Elle contenait quatre-vingts espèces, dont vingt-cinq nouvelles.

But his journey in the Andes of Ecuador, which occupied several months of 1880, was his most important piece of scientific work, for which he made all possible preparations and secured the aid of Jean Antoine and Louis Carrel. Whymper's chief aim, in addition to investigating those volcanic giants, which crown the elevated plateau where Quito stands at well over 9000 feet above sea-level, was to study the effect of a much dimmished atmospheric pressure Upon the human frame (a subject on which very contradictory opinions then prevailed), to compare the values of bolling-point observations, the aneroid and the mercurial barometers, in the measurements of heights, and to collect rocks, plants, and animals from the greater altitudes. His efforts were successful. He made scientific surveys of important areas ; twelve times reached positions more than fifteen thousand feet above sea-level, gaining two summits above 17,000 feet, three above 19,000 feet, and twice ascending Chimborazo, which is well over 20,000 feet, and, like more than half the others, had not been previously climbed. He spent a night on the summit of Cotopaxi. and afterwards saw it bust into sudden eruption during his second ascent of Chimborazo, where he watched the cloud of dark dust from its crater as it drifted through the upper air till at last, while lie was seated on the summit, it came down and sullied the snow after an aerial journey of more than sixty miles. He brought back to England a number of rook specimen and volcanic dusts representative of the several mountains, which were described by the writer in five papers published in the * Proceedings of the Boyai Society ' (Noe. 229-234), together with collections of plants, insects, and other animals. To a description of these and other scientific results the supplementary volume to his ' Travels among the Great Andes of Ecuador ' (1892) is more especially devoted, but of them, important as they were, a very brief summary must suffice. Among the insects collected from the level of the sea up to 8000 feet, 16 per cent, were new to science ; of the 160 species from 8000 feet upwards, 60 per cent, were previously unknown ; all taken higher than 15,000 feet being new. Crustacea appear to be scarce, and only five representatives were obtained, all of which were previouslv known. The reptilia were represented by three species of lizards and two of snakes, only one of the former ranging up to 12,000 feet ; the amphibia by four species of frogs. He also brought a number of specimens of the fish which, according to Humboldt, was sometimes ejected from Cotopaxi, a report which Whymper gives good reason for discrediting. These specimens showed that pimelodus cydopum had figured under five or six names. His zooloizieal collections, as Mr. II. W. Bates pointed out have an important bearing on questions relating to the migration of species, and he also brought back sundiy objects of ethnological interest.

Mais son voyage dans les Andes de l'Équateur, qui a duré plusieurs mois en 1880, a été son travail scientifique le plus important, pour lequel il a fait tous les préparatifs possibles et s'est assuré l'aide de Jean Antoine et de Louis Carrel. Le but principal de Whymper, outre l'étude de ces géants volcaniques qui couronnent le plateau élevé où se trouve Quito à plus de 9000 pieds au-dessus du niveau de la mer, était d'étudier l'effet d'une pression atmosphérique beaucoup plus faible sur le corps humain (un sujet sur lequel des opinions très contradictoires prévalaient à l'époque), de comparer les valeurs des observations du point de sondage, de l'anéroïde et du baromètre mercuriel, dans la mesure des hauteurs, et de collecter des roches, des plantes et des animaux à des altitudes plus élevées. Ses efforts ont été couronnés de succès. Il effectua des relevés scientifiques dans des régions importantes ; douze fois, il atteignit des positions situées à plus de quinze mille pieds au-dessus du niveau de la mer, gagnant deux sommets au-dessus de 17 000 pieds, trois au-dessus de 19 000 pieds, et faisant deux fois l'ascension du Chimborazo, qui dépasse largement les 20 000 pieds et qui, comme plus de la moitié des autres, n'avait jamais été escaladé auparavant. Il passa une nuit au sommet du Cotopaxi et le vit ensuite entrer en éruption soudaine lors de sa seconde ascension du Chimborazo, où il observa le nuage de poussière sombre provenant de son cratère qui dérivait dans l'air supérieur jusqu'à ce qu'enfin, alors qu'il était assis au sommet, il redescende et souille la neige après un voyage aérien de plus de soixante miles. Il ramena en Angleterre un certain nombre de spécimens de corbeaux et de poussières volcaniques représentatifs des différentes montagnes, qui furent décrits par l'auteur dans cinq articles publiés dans les "Proceedings of the Boyai Society" (Noe. 229-234), ainsi que des collections de plantes, d'insectes et d'autres animaux. Le volume supplémentaire de ses "Voyages dans les grandes Andes de l'Équateur" (1892) est plus particulièrement consacré à la description de ces résultats scientifiques et d'autres, mais il suffit de les résumer très brièvement. Parmi les insectes recueillis depuis le niveau de la mer jusqu'à 8 000 pieds, 16 % étaient nouveaux pour la science ; sur les 160 espèces recueillies à partir de 8 000 pieds, 60 % étaient inconnues auparavant ; toutes les espèces prises à plus de 15 000 pieds étaient nouvelles. Les crustacés semblent être rares, et seuls cinq représentants ont été obtenus, qui étaient tous connus auparavant. Les reptiles sont représentés par trois espèces de lézards et deux de serpents, dont un seul s'élève à 12 000 pieds ; les amphibiens par quatre espèces de grenouilles. Il apporta également un certain nombre de spécimens du poisson qui, selon Humboldt, était parfois éjecté du Cotopaxi, rapport que Whymper a de bonnes raisons de discréditer. Ces spécimens montraient que le pimelodus cydopum avait figuré sous cinq ou six noms. Ses collections zoologiques, comme l'a souligné M. II. W. Bates, ont une incidence importante sur les questions relatives à la migration des espèces, et il a également rapporté de nombreux objets d'ethnologie.

His journeys among the mountains traversed by the Canadian PacificRailway enable him to make additions to scientific knowledge, though these, as he was but rarely on untrodden ground, were necessarily less numerous than in the Ecuadorian visit. But he brought back from the lce River valley a set of specimens representing a beautiful sodalite rock and its associates, and a more miscellaneous one from several other points of interest, which were described by the ptesent writer in the * Geologifial Magasne ' for 1902 (pp. 199 and 544), together with a collection of Middle Cambrian fossils, chiefly trilobites, from Mount Stephen, of which Dr. H. Woodward has given a full account in the same volume (pp. 502 and 529). Whymper's knowledge of geology and natural history generally, though the pressure of his professional work obliged him to remain among the amateurs, was wide enough to show him what was worth recording or carrying away. This was very noteworthy when he brought back rook specimens from any place of interest. Most climbers collect pretty or curious odds and ends, such as bits of minerals or vein-stones, which help a geologist but little. Whymper always laid hold of what was characteristic and useful, and his remarks upon what he had seen were shrewd and suggestive. Had he been able to devote himself wholly to geology or some other branch of natural history I belive he would have risen to a high position among men of science.

Ses voyages dans les montagnes traversées par le Chemin de fer Canadien Pacifique lui permettent d'apporter des compléments aux connaissances scientifiques, bien que ceux-ci, étant donné qu'il ne se trouvait que rarement en terrain vierge, soient nécessairement moins nombreux que lors de sa visite en Équateur. Mais il rapporta de la vallée de la rivière Ice un ensemble de spécimens représentant une belle roche de sodalite et ses associés, et un autre plus varié provenant de plusieurs autres points d'intérêt, qui ont été décrits par l'auteur actuel dans le * Geologifial Magasne ' de 1902 (pp. 199 et 544), ainsi qu'une collection de fossiles du Cambrien moyen, principalement des trilobites, provenant du Mont Stephen, dont le Dr. H. Woodward a donné un compte rendu complet dans le même volume (pp. 502 et 529). Les connaissances de Whymper en matière de géologie et d'histoire naturelle en général, bien que la pression de son travail professionnel l'ait obligé à rester parmi les amateurs, étaient suffisamment vastes pour lui permettre de savoir ce qui valait la peine d'être enregistré ou emporté. Cela était particulièrement remarquable lorsqu'il ramenait des spécimens de rochers de n'importe quel endroit intéressant. La plupart des alpinistes collectionnent de jolies choses ou des objets curieux, comme des morceaux de minéraux ou des pierres filoniennes, qui ne sont pas d'une grande utilité pour un géologue. Whymper, lui, s'emparait toujours de ce qui était caractéristique et utile, et ses remarques sur ce qu'il avait vu étaient perspicaces et suggestives. S'il avait pu se consacrer entièrement à la géologie ou à une autre branche de l'histoire naturelle, je crois qu'il se serait élevé à un rang élevé parmi les hommes de science.

T. G. BONNEY.