La vire aux vautours, Bessans.
Depuis longtemps on observe les grands rapaces le long des parois qui dominent Bessans depuis la Pointe du Chatellard jusqu'à Dom Jean Maurice.
Ce samedi-là, un groupe de 17 vautours (probablement des vautours fauves) sont venus tournoyer dans le ciel et on fait escale sur une grande vire juste au-dessus de Bessans.
La vire au vautours
Bessans le 23 juillet, il est à peu près midi. De lourds nuages noirs roulent sur la Vanoise, accrochant parfois les pointes du Chatellard et du Claret.
Entre ombre et soleil, les grandes parois ocres au-dessus de Bessans dessinent leurs reliefs tourmentés.
Les jumelles posées sur leur trépied sont à demeure dans le jardin.
On jette un coup d’œil de temps en temps à l’a fut du couple de Gypaète, qui régulièrement longe les parois, et par des belles ascendances bascule sur le vallon du Claret, juste derrière.
L'œil collé aux lorgnettes je me promène le long des parois, sur les crêtes...
Au-dessus du Chatellard, un rapace, chance, aujourd'hui les gypaètes sont là. Je le suis dans son vol plané que j'imagine silencieux, juste un léger sifflement d'air.
Puis un autre, le couple est bien là. Et puis un troisième...Trois Gypaètes ? un quatrième, et puis tout plein, six, sept.…Incroyable.
Je quitte les jumelles, les rapaces sont visibles à l'œil nu.
Les oiseaux sont immenses, planent en longeant les parois, j'en suis un, virage serré contre les grandes dalles ocres, puis atterrissage sur une vire.
C'est la première fois que je vois un rapace se poser en pleine paroi. A côté de moi Fred mitraille avec son zoom au maximum.
Déjà aux jumelles on les distingue assez mal mais tant pis on retravaillera les photos.
J'observe la vire, en ascendance W, bien marquée, comme surlignée d’un liserait blanc, et profonde semble-t-il.
Un deuxième rapace, puis un troisième se pose, j’en compterai sept, peut être huit.
Pendant un long temps, les oiseaux se posent, repartent, tournent au-dessus du Chaterllard, reviennent.
Magique, on ne s'en lasse pas.
Surgit alors un planeur, qui dérangent les vautours (c'est ce que nous pensons avoir reconnu, et puis que ce soit un Aigle ou un Gypaète, ils ne se retrouvent pas en si grand groupe)
Tous les oiseaux s'envolent, et tournoient avec le planeur au-dessus des crêtes.
C'est à avoir le tournis !
Et j'imagine le bonheur du pilote qui longtemps est resté avec les rapaces, jusqu'à ce que ceux-ci décident de s'en aller en silence sous d'autres cieux.