Depuis le col d'Ornon, combe des Mayes puis Z et échine SE de Côte Belle, puis petit couloir N sur le contrefort E des Mayes et retour.

Beau temps chaud. Iso 0° vers 2900m. BERA : risque 1 sous 2200 et 2 au-dessus.
Température au départ : +2°
Vent très faible.

Sentier d'approche aux 3/4 déneigé. Bon regel, neige dure à la montée jusqu'au couloir, puis neige plus meuble sauf dans la rampe, et très meuble sur le final (échine et face). Transfo lourde sur l'échine, excellente sur la rampe, bonne dans le couloir puis excellente au-dessous.
Couloir N : excellente poudre épaisse mais dense sur la moitié basse du couloir, puis vieille neige dure grip correct sauf sur zones un peu vitrifiées sur partie haute raide.

Petites purges de la veille dans le couloir de Côte Belle.

Départ : 5h25
Fin d'approche : 8h25
Sommet Côte Belle : 10h00
Sommet couloir N contrefort des Mayes : 11h20
Voiture : 12h35

Cela faisait si longtemps que chaque année j'observais cette face de Côte Belle et son itinéraire suspendu, avec beaucoup d'appréhension, vu l'exposition, et aussi un peu rebuté par l'approche pas évidente. Puis cette année, j'ai fini par voir les choses autrement, c'est-à-dire possibles !

Pour l'approche, j'ai repéré d'en face (pistes d'Ornon, Tête des Filons) le sentier permettant d'éviter la combe de l'Ise qui ne me tentait guère, et effectué facilement l'évaluation des conditions.
Aujourd'hui, celles-ci me paraissaient bonnes, même si je craignais un peu la chaleur. Du coup, je suis parti très tôt, la pleine lune m'aidant à me repérer pour rejoindre l'entrée du sentier, finalement facile à trouver, comme à gravir skis sur le sac, sauf un reste d'avalanche ayant fait pas mal de dégâts.
La remontée de la combe des Mayes fut magnifique, au moment du lever du soleil. Quel plaisir que de m'élever sur ces pentes si souvent observées, convoitées, et enfin découvertes !
L'approche s'est faite plus rapidement que je ne pensais, et tant mieux, vu la mollesse de la neige dès l'entame du couloir. Heureusement le crux constitué par la rampe orientée S était plus ferme. Par contre les pentes supérieures (échine + face) étaient elles vraiment molles sur une bonne épaisseur.
Quel magnifique itinéraire, qui débouche naturellement au sommet même !
A la descente, enchaînée sans tarder, j'ai skié prudemment la partie haute. Chaque virage faisait partir un petit sluff mou de surface, et cette section est vraiment exposée. Heureusement, c'était moins raide que ce que j'avais pensé. Le passage final de l'échine avant la rampe était quand même un peu délicat (étroit). L'arrivée dans la rampe suspendue fut un bon moment, perdant un peu d'expo et gagnant une neige idéalement décaillée en surface ! Génial pour ces virages les plus raides !!
Le reste du couloir fut plus mou mais bien agréable car le plus dur était fait !

Bon, comme il n'était pas tard, que j'avais remarqué l'excellente poudre qui tapissait le pied des contrepentes N à la montée, je me suis laissé tenter par un petit couloir N aboutissant sur l'arête E descendant des Mayes. Assez raide dès le début (46°), j'ai d'abord bien brassé dans une poudre excellente et assez épaisse donc, me régalant d'avance à l'idée de skier ensuite cette belle neige, pour rapidement déchanter dès la seconde partie encore plus raide (48/50°) mais surtout dégarnie de poudre par le vent, retrouvant alors une vieille neige dure un peu croûtée et même vitrifiée légèrement par endroits...
A la descente, je n'ai pas abusé des virages sur le haut, d'autant que de beaux rochers affleuraient au-dessous, et ai été bien content une fois la belle neige retrouvée !!
J'ai enchaîné ensuite jusqu'au début du sentier et au déchaussage, vers 1690m, où j'ai pu déguster mes petits sandwiches saumon/emmental, avant de porter à nouveau un moment, pas si désagréable que ça, jusqu'à la voiture au col d'Ornon.
Content !!