La Baisse : Col Nord, couloir E septentrionnalSunday 21 January 2024

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Route_description

Montée 1ère combe (de G) et descente par la seconde.

Weather

Beau temps se voilant en fin de matinée.
-7° au matin (7h50), puis se réchauffant un peu au soleil. Iso 0° vers 2000m. BERA : risque 2 sous 2200m.

Conditions

Bonnes sur la partie haute (entre 1800 et 2175), couloir bien rempli, seuls les 30 mètres sommitaux présentaient par endroits un fond dur trop présent sous la poudre de surface (10 à 30/40cm). Vu l'inclinaison, passage au piolet préféré...
Excellent sur les 300m sous le couloir. Puis juste correct, puis infâme. Obligé de cramponner le bas de la seconde combe ravagée par des coulées dès 1600m.

Avalanches

Des reptations dont une grosse dans la combe sous Clos Beaumont (2ème combe). Des dépôts un peu partout (boules recouvertes de 5cm de poudre récente) tombées au cœur de la perturbation récente (il y a 4 jours).
Une petite zone plaquée dans le couloir sommital (30cm d'épaisseur, sur 3/4m de large, sur une contrepente).

Timing

Départ : 7h55
Sommmet : 11h20
Retour voiture : 12h30

Commentaires personnels

Parti avec un autre projet en tête, je renonce au pied de cette idée initiale (trop raide, est-ce skiable ?..., et puis ça a coulé) et poursuis ma route sans vrai objectif. Ce faisant, je découvre un peu plus haut ce joli petit couloir qui se montre un peu de biais tout d'abord, ce qui me fait largement sous-estimer sa difficulté (je vois intialement un 4.1/4.2 avec du 45° au max). Or, dès le sommet du cône, on est déjà à 45°, et dès l'entame du couloir on passe à 47/48° ! Le couloir est court (100m) mais présente vraiment un gros caractère : passé le couloir d'entrée qui se conclut vers à 50°, il faut traverser vers la gauche et l'on se retrouve alors au-dessus d'une belle barre (exposition forte, un bon E3...).
Et comme il faut franchir une échine, le risque nivologique se fait sentir (je crains un dépôt de neige plus important ou une plaque...). Dans la traversée qui suit, l'inclinaison gagne encore un cran (52°) et la zone est assez chargée (40/45cm de neige meuble). Heureusement, j'arrive le plus souvent à retrouver une couche plus dure au-dessous permettant d'assurer un peu les appuis. Je resterai néanmoins comme sur des œufs sur les 20 ou 30m chargés qui dominent la barre. Au-dessus, la pente de raidit fortement (54°, + étroiture). Le fond dur juste sous une couche de poudre moins épaisse me rassure pour la montée, mais m'inquiète pour la descente (dilemme !). Les derniers 20m sont généralement du même acabit : poudre (15/20cm) sur fond bien dur, et pente toujours raide de 50 à 52°. Beau final sous une corniche avec sortie aisée en bonne neige juste à gauche de celle-ci.
Je ne traîne pas au sommet. Le ciel s'est voilé, et il faut que je retourne tout de suite dans ce mur d'une raideur vraiment impressionnante, qui contraste avec la douceur de la crête et des paysages côté Roizonne...
La neige étant excellente juste sous la corniche, le premier virage (à 51/52°) est facilité et d'un grand plaisir. Le second juste en-dessous me rappelle aussitôt à l'ordre : j'ai rejoint le fond dur et la couche de poudre qui glisse ne me semble pas de nature à réellement retenir mes appuis. J'avais déjà prévu le piolet pour pour le crux en fond dur à 54° mais du coup, je le sors déjà. Je préfère assurer. L'exposition est aussi forte que la pente.
Je passe 10m ainsi puis en rive gauche, retrouve une neige meilleure me permettant de faire un ou deux virages avant le crux où je reprends le contre-assurage au piolet. Cela passe presque mieux qu'en haut malgré l'inclinaison, le fond dur présente un grip meilleur sans doute. La présence du fond dur est terminée, mais la neige épaisse restera à surveiller. D'ailleurs, assez rapidement, en fin de virage en traversant vers une contrepente rive droite, la neige se fend, signalant une zone plaquée (25/30cm d'épaisseur sur 3/4m de long). Je n'insiste pas, la plaque reste sur place. Au-dessous, assez rapidement, la neige permet à nouveau des virages, je dose néanmoins la pression des appuis.
Puis vient la traversée au-dessus de la barre. Je suis prudemment mes traces de montée : je sais comment était la neige au-dessous (le fond).
Une fois l'échine passée et le couloir d'entrée rejoint, un poids s'échappe aussitôt de mes épaules, l'exposition étant tombée ! Ce n'est pas terminé, on est encore dans le 50° et cela ne passera pas sous 47° durant encore 50m de déniv. Mais c'est déjà plus que du plaisir.
ça faisait longtemps que je n'avais pas ressenti une telle tension dans un couloir !
Bon, chouette découverte totalement improvisée !
PS : je me régalerai sur les 300m de descente sous le couloir puis la neige dure recouverte d'un chouia de poudre secouera bien mes chaussettes, et vers 1600m, la glace et les rives rabotées par d'anciennes grosses coulées de la seconde combe m'obligeront à rechausser les crampons ! Mais bon, l'essentiel était ailleurs :))

Commentaires

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allora a year ago

Bravo Thierry! :star_struck:
Le moral est excellent je vois et la maîtrise aussi! :muscle:

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ThierryC a year ago

Merci mon ami ! :blush:
Comme tu le disais hier, il fallait profiter :yum: (c’était quand même un poil tendu… :shushing_face:)

J’ai surtout maîtrisé en bon père de famille (dérapage au piolet sur la zone dure) :wink: