Cimes de la Cochette - approche intégrale et non-stop à véloski depuis GrenobleSaturday 5 June 2010

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Weather

Ciel clair la nuit et en matinée, développement de petits cumulus ensuite.

Conditions

Itinéraire emprunté

Aller à vélo :
Grenoble >> Echirolles >> Pont de Claix >> Vizille >> Rochetaillée >> Allemont >> Vaujany >> la Vilette >> Col du Sabot

Étonnement peu de circulation dans la vallée de la Romanche. Certes, il était deux heures du matin.
Nous irons jusqu'au col du Sabot, tandis que les voitures s'arrêtent encore deux lacets avant en raison de l'enneigement qui recouvre une partie de la route. Encore un avantage du véloski !

À skis :
Itinéraire conforme au topo. Montée au sommet par le couloir NW.

Retour à vélo :
Col du Sabot >> Vaujany >> Rochetaillée >> Vizille >> Uriage >> Grenoble

Bien que le revêtement de la route du col du Sabot soit cahoteux, la descente fut magnifique. À vélo, nous avons eu tout le temps d'apprécier cette petite route de montagne, dont nous fûmes les seuls usagers au moment de notre descente.

Conditions

Montée aux Aiguillettes dans une neige de névé non regelée mais plutôt portante. Descente au col du Couard un peu lourde.
Montée du glacier de la Cochette : mauvais regel sous 2800m, mais fort convenable au dessus. Nous chausserons même les crampons dans le mur avant le début du couloir NW.
Descente un peu tardive, en bonne transfo jusqu'à 2700m, et un peu lourde tout en restant manœuvrable jusqu'au col du Couard.
Pour la remontée des Aiguillettes, c'était tout vu : l'arrête E est déneigée.
Descente des Aiguillettes en neige de névé, encore étonnement très skiable.

Fréquentation

Trois voitures de skieurs : un groupe de un, un groupe de deux qui s'arrêteront avant le sommet, et un groupe de quatre.

Lieu / altitude / orientationNeige meubleÉpaisseur totaleCommentaire
Montée Col du Sabot >> AiguillettesPas de regel mais neige portante
Montée du glacier de la Cochette >2800mTrès bon regel
Descente du glacier de la Cochette <2700mLourde
Descente Aiguillettes >> Col du SabotLourde mais skiable

Timing

01h00. Départ de Grenoble.
04h00. À Allemont, l'église sonne à notre passage.
06h30. Arrivée au col du Sabot.
07h00. Départ skis au pieds.
11h30. Sommet.
12h30. Descente après une longue pause.
15h30. Retour au col du Sabot.
16h00. Départ pour Grenoble.
20h30. Retour à domicile.

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Ce type de sortie "non-stop" est évidemment à réserver aux véloskieurs les plus motivés. Mais la démarche de cette aventure va à l'encontre de l'esprit du véloski, qui enseigne avant tout de prendre son temps pour l'approche.

En ce sens, il aurait été possible prendre un jour entier pour la montée au col du Sabot, avec éventuellement une approche en bus de Grenoble à Rochetaillée. Cela nous aurait permis de partir bien tôt du bivouac le dimanche et de sortir Cochette et Étendard. Mais cela suppose une logistique un peu plus lourde (prendre duvet, tente, réserves de nourriture...) qui représente autant de poids en plus sur le vélo. Avec autant de kilomètres, nous voulions rester légers.

À l'heure où j'écris, aucun bus ne dessert Vaujany durant le printemps, et la seule solution pour une approche douce reste le bus jusqu'à Rochetaillée, puis le vélo jusqu'au col du Sabot. Je tiens à dissocier cette sortie de la thématique "mobilité douce", car notre motivation était cette fois davantage sportive. Pour de véritables approches en bus ou train, visitez plutôt [url=changerdapproche.org]changerdapproche.org[/url] !

Commentaires personnels

Nicolas

Pour conclure la saison de véloski, je voulais tenter une de ces sorties longues où l'on ne dort pas. L'objectif avoué : atteindre dans la journée un sommet de plus de 3000m depuis chez moi, à Grenoble, d'une seule traite.

Je débauche un ami, Agostino. C'est un coutumier de ce genre d'aventure, lui qui a déjà atteint le Dôme des Écrins avec approche à véloski en non-stop depuis Grenoble, seul. Les Grandes Rousses depuis Grenoble relèvent du même type de défi. Une approche à véloski totalement improbable et un effort de grande endurance : c'était pour nous !

07h00. Vendredi. C'est le début d'une longue journée...
08h45. Comme tous les matins, je me rends au travail à vélo.
19h00. Retour chez moi. Je tenterai trois heures de sommeil avant l'heure du départ.
23h00. Tentant vainement de me reposer dans mon lit, je n'arrive décidément pas à m'imaginer décoller dans une heure pour une journée d'efforts...
00h00. Je n'ai pas réussi à m'endormir. Je descends équiper mon vélo.
01h00. Ago m'a rejoint. C'est parti !
02h30. Après avoir fait un petit détour du côté de Bresson et Echirolles (le Cours Jean Jaurès n'était pas assez touristique...), nous arrivons à Vizille. À la pharmacie du Péage-de-Vizille, la température annoncée est de 17° ! Ça promet pour le regel... Cela a au moins un avantage : je suis en t-shirt depuis le départ.
03h00. Plongés dans le noir complet de la vallée de la Romanche, Gavet, Riouperroux et Livet sont nos seuls îlots de lumière...
04h00. Les cloches sonnes lorsque nous passons à Allemont. C'est le début de la montée : nous mettons la chaîne tout à gauche (le vélo et tout l'équipement pèsent entre 15 et 20kg).
04h15. Alors, col de la Croix de Fer ou col du Sabot ? Finalement, ce sera le col du Sabot. Une montée au col de la Croix de Fer nous aurait assuré d'atteindre le sommet du Pic de l'Étendard, mais c'eut été une victoire trop facile...
04h45. Pause à Vaujany. Nous prenons de l'eau pour la suite : je remplis ma poche à eau de 3 litres.
05h15. Passage à la Vilette : "oh, une fontaine, on aurait pu prendre de l'eau ici plutôt que d'en remonter de Vaujany, non ?".
05h40. Une voiture nous double dans la montée. Il s'agit de quatre amis : Matt, Caro, Oliv et Maud. Ils montent aussi à la Cochette. Comme nous sommes encore loin du col, nous ferons la course en décalé et ne les reverrons qu'à la descente. Bien sûr, tout le long de la montée du col, les ruisseaux crachent à plein débit, ce qui veut dire que je monte trois litres d'eau depuis Vaujany pour rien.
06h30. Arrivée au col du Sabot, et grand déballage typique d'une transition à véloski.
07h00. Départ skis au pieds.
10h15. Nous retrouvons le groupe de Matt et Caro dans les pentes sous le couloir NW. Eux deux sont descendus par ce même couloir tandis qu'Oliv et son amie ont opté pour le couloir N (plus raide).
11h30. Sommet principal des Cimes de la Cochette. Décision difficile : on enchaîne sur l'Étendard ou pas ? C'est qu'on ne vient pas de Grenoble à véloski tous les quatre matins. Mais plusieurs éléments nous font décliner l'invitation : il est déjà tard et le sera encore plus à notre descente, et nous n'avons plus beaucoup d'eau et de vivres. Pas grave. L'essentiel est d'être ici et maintenant, et d'en profiter. En pensant à l'exercice de nage qui nous était promis si nous avions tenté l'Étendard, nous prenons une longue pause contemplation d'une bonne heure.
12h30. Mais il est un peu raide ce couloir NW ! Bon, ça, je l'avais déjà remarqué à la montée. Mais bon, finalement il se laisse descendre, même si je ne peux pas dire que j'ai enchaîné les virages sautés sur les 100 premiers mètres...
13h00. Bon alors évidemment, la neige lourde sous 2700m était livrée gratuitement avec notre pause au sommet.
13h10. Pour la remontée aux Aiguillettes, nous avons logiquement préféré le portage à la nage en remontant à pieds l'arrête E.
14h15. Sommet des Aiguillettes. De beaux développement de cumulus emplissent le ciel. On se dit qu'avec un peu de chances, nous aurons le droit à un lavage de vélo gratuit au retour.
15h30. Après une ultime descente finalement pas si mauvaise, nous sommes de retour au camp de base du col du Sabot.
16h00. Les vélos sont chargés et parés pour 1800m de descente jusqu'à Grenoble.
16h10. Nous découvrons la délicate attention de Matt, Caro, Oliv et Maud qui nous ont laissé dans la neige deux bouteilles de bière en écrivant "véloski" dans la neige avec des cailloux. Merci, vous ne pouvez pas savoir combien cette mousse providentielle nous a fait du bien !
17h00. Crevaison d'Ago avant Vaujany. "Ah bon, tu n'as pas mis de fond de jante ? C'est peut-être normal alors..." Une rustine plus tard, nous repartons.
18h00. Re-crevaison d'Ago à Allemont. J'avais déjà observé à plusieurs reprises que la probabilité de crever immédiatement après une crevaison était statistiquement élevée. À la superette d'Allemont, Ago achète du scotch pour confectionner un fond de jante de secours. Mais rien n'y fait.
18h30. Ago jette l'éponge à Rochetaillée. Il prendra le bus pour rentrer à Grenoble. Entre temps, j'ai retrouvé deux amis, Cédric et Thibaut. Ils descendaient à vélo du col du Glandon et se sont arrêtés tandis que nous tentions une réparation de la roue d'Ago. Nous rentrerons à Grenoble tous les trois.
19h00. Nous sommes à Vizille. La romanche est passée très vite grâce aux deux avions de chasse qui m'ont ouvert la voie. Sans connaître la route, nous décidons de rentrer par Uriage pour éviter le trafic de la route de Pont-de-Claix et la montée de Brié.
19h45. Il s'avère qu'il y a une certaine distance entre Vizille et Uriage... Mais toujours en compagnie de Cédric et Thibaut, le temps passe plus vite !
20h30. Je suis de retour chez moi, après 150km de vélo, 20km de ski et plus de 4000m de dénivelé positif. Ago a pu mettre son vélo en soute et rentrer à Grenoble en bus, avant moi évidemment !

C'est dommage, la saison de (vélo)ski touche à sa fin. Heureusement, on peut toujours mettre crampons et piolets dans des sacoches de vélo. En plus, c'est moins lourd que tout l'équipement de ski...

Commentaires

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Tintin 15 years ago

Bravo pour l’endurance et la motivation !

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ThomasR 15 years ago

:o Quels furieux! Bravo les gars!

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Moon 15 years ago

oui bravo!

(et bons gros dodos maintenant :slight_smile: )

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SimonP 15 years ago

Clap clap clap :slight_smile:

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ouhlala 15 years ago

Impressionnant, j’en ai mal aux jambes rien que d’y penser…

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Nicolas315 15 years ago

Je fais une redite, mais j’insiste : c’était un défi purement sportif. Vers 15h30, de retour aux vélos, vous n’imaginez pas combien je regrettais de ne pas avoir monté le bivouac pour rester là haut, au lieu de replonger dans la fournaise de la vallée !

En bref, nous avons essayé d’aller à l’encontre du premier principe du véloski : prendre son temps. Au final, cela restera tout de même une belle sortie et un beau souvenir !

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Bubu 15 years ago

Voilà, la Cochette cochée sans se coucher :slight_smile:
Bravo, c’est bien mieux de monter en vélo là-haut, car on a un peu l’impression de faire n’importe quoi en y montant en voiture (on monte 500m skiable 1 ou 2 mois plus tôt).

Je ne vois pas le rapport entre la mobilité douce et l’aspect sportif. On a bien le droit de bourriner après être venu en bus ou en vélo, non ? La mobilité douce est réservé à ceux qui font moins de 1000m en plus de 6h ?

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Nicolas315 15 years ago

[quote=« Bubu, id: 1032144, post:8, topic:100185 »]

Je ne vois pas le rapport entre la mobilité douce et l’aspect sportif. On a bien le droit de bourriner après être venu en bus ou en vélo, non ? La mobilité douce est réservé à ceux qui font moins de 1000m en plus de 6h ?[/quote]

Oui, c’est juste qu’il ne faut pas que ce CR laisse comme seul souvenir aux lecteurs que la seule manière d’aller en montagne sans voiture c’est d’attacher les skis sur le vélo et de partir de chez soi à 1h du matin… C’est pour ça que je dis clairement qu’on a ajouté une dimension sportive à l’affaire, qu’on peut très bien faire la même chose en deux jours, et que ça en serait même plus agréable.