Grand beau le matin. Se couvrant progressivement l'après-midi. Quelques gouttes vers 19h. Assez frais.

Itinéraire emprunté

Montée par la voie normale, descente par l'arête SSW, en contournant un bout de l'arête par les vires versant E.

Conditions

• glacier du Mountet : assez crevassé, mais passe encore pas trop mal. Passer plutôt à droite pour rejoindre le replat au-dessus des séracs.
• rimaye : bien bouchée
• pente au-dessus de la rimaye : 15m en glace masquée par 1cm de neige, le reste en neige dure
• arête SSW : rocher sec. Très bon rocher sur l'arête. Caillouteux sur les vires (normal !).
• couloir sous le Triftjoch : tout sec, et bien merdique. Le haut tient encore à peu près (car moins raide), mais dans le bas, faut y aller un par un.
• Triftgletscher : assez crevassé, mais ça passe. Certains ponts de neige sont précaires, ne pas hésiter à faire des détours pour les éviter (testé une jambe dans un trou). Un peu de glace sur le bas (pas gênant).

Fréquentation

• 2 cordées de 2 sont montées au Triftjoch depuis la Rothornhütte puis sont redescendues. Sinon personne.

Dans le secteur

• Ober Gabelhorn : la traversée Arbengrat - Wellenkuppe a été faite ce jour. Mais apparemment pas grand monde à l'Ober Gabelhorn (quelques cordées à la Wellenkuppe). Le haut de la Face N a l'air en glace (masquée par la neige récente).
• Zinalrothorn : 4 cordées sur l'arête SE (conditions OK). A priori personne sur la N et la SW. La veille 4 tchèques sont montés à l'épaule de l'arête N.

Montée : 5h50 >> 9h40
Descente : 10h15 >> 18h10 !

Zermatt >> Grenoble : 12h39 >> 20h40. Pareil qu'à l'aller : nickel en Suisse, mais Genève-Gre c'est la misère. On a du trouver un point internet pour éviter d'avoir à attendre 2h30 à Genève, et gagner 1h sur l'heure d'arrivée à Gre (en ajoutant un changement à Culoz, en plus de Chambéry).

Même si c'est pas optimisé comme trajet en train, on est quand même contents de ne pas avoir à conduire pendant 4h pour rentrer après 4 jours bien physiques.... Il suffit de s'asseoir, voire s'allonger....

Ah là là, ça m'a rappelé des bons souvenirs d'il y a 4 ans ! On mange toujours aussi bien (gargantuesque), mais il manque toujours le dessert. Ca fait toujours "refuge de filles" (coussins, petits coeurs,...), mais il me semble qu'avant il y avait des rideaux.
Par contre niveau fréquentation, on était carrément plus tranquille que la dernière fois. Aucun BR à signaler, si ce n'est Lionel qui a tendance à ronfler.

3e et 4e jour de la traversée Zinal - Zermatt (J1/J2)

Loïc

A un moment on a envisagé la traversée arête N >> arête SE du Zinalrothorn pour rejoindre la Rothornhütte. On a préféré opter pour l'option qui semblait la plus facile avec cette traversée du Trifthorn "à l'envers" (plus logique de monter par l'arête SSW).

[u]Samedi 16[/u] : montée tranquille jusqu'au pied de la pente raide. On l'attaque un peu plus à gauche que le passage le plus court, mais ça semble en neige. Départ corde tendue, mais à peine arrivés au milieu, on tombe sur la glace masquée par la neige. Comme c'est un peu plus raide que la veille, on change de stratégie : rallongement de l'encordement et pose de 2 broches pour passer la partie en glace. La fin est de nouveau en neige et moins raide (40°).
Toute la 1ère partie de l'arête SSW se désescalade : c'est assez ludique et pas trop dur (bon entrainement de désescalade). Arrivés à l'épaule horizontale, on profite des sangles pour tirer un rappel de 25m et arriver sur la vire versant E. On suit cette vire un bon moment, jusqu'à une sorte de gendarme un peu avant le Triftjoch. De là, rappel de 25m, puis 50m, pour arriver en rive gauche du couloir sec. Le haut se descend sans trop de stress en corde tendue (court). Pour le bas, on opte pour la désescalade un par un. Ca prend du temps, mais on peut se protéger en rive gauche du couloir pour assurer ceux qui descendent au-dessus. Enfin on termine par un rappel de 25m, la fin étant vraiment trop merdique.
A noter que les Suisses sont un peu chiches sur les maillons rapides : aucun rappel n'en avait. On en a laissé 2.
Globalement on a perdu du temps : un peu dans la partie en glace, pas mal dans la désescalade de l'arête (recherche d'itinéraire et hésitations), beaucoup dans les rappels et la descente de la partie inférieure du couloir.

Le truc marrant de cette traversée : on a l'impression de changer de pays, en partant de la cabane du Grand Mountet francophone et en arrivant à la Rothornhütte germanophone.

[u]Dimanche 17[/u] : descente sur Zermatt (météo pas terrible, pluie continue à partir de 10h30).

Lionel

[u]Samedi 16[/u] : J'ai trouvé ce sommet très sympa à faire. La montée est rapide. Il n'y avait pas de moraines à traverser par contre un cours d'eau un peu large avec des pierres recouvertes de glaces. Avec Sandrine on a préféré faire un petit détour et au vu de la vidéo de Nicolas bien nous en a pris. On monte régulièrement jusqu'au sommet avec des petits passages un peu plus raides (40 voir 45° pour la partie finale). On a pris notre temps sur la partie glacée, pose de broches, mais c'était plus prudent.
Du sommet on a une vue magnifique sur la région. On y reviendra certainement pour d'autres ascensions (peut être pas Loïc il a presque tout fait). La descente par l'arête est belle et impressionnante (assez verticale). Dans la première partie le rocher est bon. Sur les vires après le 1er rappel c'est moins le cas (pas mal de pierres un peu instables). Du glacier (au pied du Trifthorn) au refuge ce n'est pas très long : 45 min.

[u]Dimanche 17[/u] : Descente tranquille sous une petite pluie à Zermatt. Visite de la ville pour moi (je ne connaissais pas). On a tenté de prendre une bière à la terrasse d'un hôtel-bar-restaurant 4 étoiles mais personne n'est venu, on s'est replié dans un bistrot.

Pour répondre à Loïc : oui je ronfle mais pas fort. Et puis d'abord c'était peut être pas moi que tu as entendu.

Sandrine

Jolie traversée du Trifthorn, c'est sympa aussi de découvrir une arête rocheuse à la descente en n'étant pas monté par là pour repérer l'itinéraire... En fait, pour le coup, je suis bien contente d'avoir fait une traversée, car je ne me serais pas vue redescendre par le versant N, et repasser le mur de glace dans le sens la descente....

La montée fut agréable, on est assez vite sur le glacier, recouvert d'un peu de neige avec bon regel, puis montée régulière en contournant les crevasses, jusqu'à la partie raide où nous nous interrogeons sur la meilleure attaque. Lio aurait préféré passer tout à droite, au plus court, mais pour moi c'était trop expo (juste au dessus des séracs)... la suite jusqu'au sommet en pente de neige bien soutenue, mais en bonnes conditions. On touche le rocher au sommet, après avoir enjambé une petite corniche de neige, pour ne le quitter que plus de 7h plus tard! Eh oui, on a passé un peu de temps sur l'arete SSW (assez longue tout de même) et dans le couloir sous le Triftjoch. Toute la première partie (jusqu'à la plateforme sur les photos) était bien agréable et en effet un bon entrainement à la désescalade (bonjour les cuisses!). Une fois sur le glacier, c'est quasi plat, pas de souci. La bonne surprise, trouver le refuge au premier recoin après le glacier, juste 10 min après avoir enlevé les crampons!

Globalement, sur ces 3 jours, nous avons été seuls sur nos itinéraires (et presque seuls dans les refuges!). Je n'aurais pas pensé ce coin aussi sauvage.... Le dernier jour, pour la descente de Rottornhutte sur Zermatt, on a croisé plus de monde malgré le début de pluie (promenades du dimanche jusqu'au Trifthotel pour beaucoup). Cette descente est super jolie, avec ses gorges vertes et fleuries.... Du coup, elle ne nous a pas paru longue du tout, malgré les 1600m de déniv négative (descente efficace).