[b]Infos pratiques :[/b]

[b]Approche :[/b]
Bus jusqu'à BOURG D'OISANS puis vélo jusqu'au parking (comme tout le monde)  : 700m de D+
Ensuite portage jusqu'au refuge : 400m de D+

[b]Course :[/b]
Pentes au dessus refuge déneigées, on monte par le chemin estival et on porte pas mal. D'autres courses dans le secteur sont mieux enneigées (col de la Lavey, etc.) sans déchaussage.
Après le cairn c'est bon (neige dure) puis raide (crampons utiles) jusqu'au col ou nous nous sommes arrêté vu l'heure jugée avancée.
D'autres cordées arrivent directement depuis le parking sans passer par le refuge : il faut y croire semble-t-il (passage étroit). Certains ont atteint le col supérieur et le sommet. Pour nous 1500m de D+ jusqu'au col.

[b]Retour[/b]
Ski jusqu'au refuge avec qq déchaussages (descente directe possible).
Retour au parking à pied : D- 400m + qq km encore
Retour à Grenoble en vélo : 75 km

départ : 6h

Petit récit moins terre-à-terre :

Avec des amis on a testé pour vous : un week-end de ski-alpinisme sans sa voiture. En voici la recette :

Prologue

Chercher 2 idées un peu loufoques, genre 1°) promener vos skis en Avril 2°) faire voyager votre vélo dans les soutes d’un car voire 3)° la combinaison des 2 idées précédentes.

Sélectionner un objectif ambitieux comme gravir la Tête des FETOULES (3400 m d’altitude, c’est dans les Ecrins non loin de la Bérarde) en ski alors que l’enneigement est déficitaire ce printemps 2014.

Ajouter quelques difficultés d’ampleur comme un accès en mobilité douce (car + vélo à l’aller et vélo tout court au retour) en prétextant une raréfaction des ressources fossiles et une pollution des vallées alpines (bien réelles).
Surtout ne pas lésiner sur l’ambition du projet, car celui-ci n’a de toute façon que très peu de change d’aboutir... Vous en serez que d’autant pardonné.

Durant les préparatifs

Proposer ce projet à des amis, plutôt en nombre pour ne pas vous retrouver tout seul en cas de lucide désistement, et plutôt jeunes pour ne pas être pris pour un dingue. S’ils sont déjà des cyclo-citoyens convaincus, pratiquant par exemple le vélotaff*, ils en seront que plus faciles à convaincre.

Une fois l’équipe constituée, insistez sur les atouts de la course choisie plutôt que sur les distances et les dénivelés à parcourir sur l’ensemble du week-end.

Ce week-end là, choisisser-le ensoleillé, du moins dans les prévisions, déjà que la météo n’est pas une science exacte...

Avertir les co-équipiers de l’importance des préparatifs : notamment fixation des skis sur le cadre du vélo et le bon état des freins (imaginer les conséquences en cas de défaillance).

Chercher un service de car qui accepte les vélos, puis croiser les doigts après avoir lu l’alinéa « dans la limite des places disponibles » des conditions générales de vente. Afin d’optimiser vos chances, viser aussi les terminus de la ligne ; moins fréquentés, vous aurez aussi plus de temps de disponible pour installer votre chargement.

Le jour de l’approche

Apprécier le repos du trajet en car jusqu’à BOURG D’OISANS, avant le début des hostilités.

N’oublier pas de bénéficier du loueur local pour compléter le matériel oublié à votre domicile.

Profiter de la motivation générale de l’équipe, de la tranquillité de la vallée alpine du Vénéon, et surtout de l’absence momentanée de charge sur votre dos.

Pour localiser la première crevaison, écouter avec attention l’air qui s’échappe du pneu arrière du vélo de votre compagnon d’infortune.

Rester polis devant les panneaux « pente à 10% » par 2 fois rencontrés, car le parking n’est plus très loin et vos jambes encore en forme.

Une fois les skis et chaussures sur votre dos, penser de préférence au bon repas qui vous attend au refuge, environ 2h plus tard. En tout cas n’espérer pas chausser vos skis avant, vous risquerez d’être déçu.

Le jour J, celui de la tentative

Essayer d’oublier les déconvenues rencontrées au petit matin : nuit mouvementée, manque de regel, ciel nuageux, recherche d’itinéraire laborieuse, et toujours pas suffisamment de neige pour chausser vos skis…

Rester tout de même émerveillé devant la faune rencontrée dans ce Parc National des Ecrins : renard au petit matin, chamois en nombre, lagopède, et grenouilles au refuge !

Finalement sauter sur vos 2 planches pour accélérer l’ascension non loin du glacier défendant l’accès au sommet.

Déguster la vue magnifique depuis le Col des FETOULES finalement atteint (3200m). Un de vos objectifs est déjà atteint.

Savourer vos virages sur neige dure, puis bonne, puis soupe ; sympas mais pas vraiment conformes à la neige « ****, type moquette à poil long de Saint-Macloux » soit disant rencontrée par les skieurs de la semaine précédente.

Au refuge rester courtois auprès de la gardienne, très gentille par ailleurs, mais un peu optimiste sur les conditions d’enneigement.

Rejoindre vos vélos sans encombre et laisser vous « glisser » sur les 75km qui vous séparent encore de GRENOBLE.
Eviter la bière traditionnellement savourée en fin de course : aujourd’hui vous devez garder les idées claires.

Savourer les encouragements d’automobiliste s’arrêtant à vos côtés, dont certains étaient attablés au même refuge que vous hier soir !

Rentrer la tête et profiter de l’aide de vos compagnons pour lutter contre le vent contraire qui vous attend encore sur la route quelque soit votre orientation.

Une fois rentré à la maison (19h30), jeter vous dans votre bain à 80°C pour tenter de détendre vos petits muscles qui ont bien travaillés. Et savourez encore longtemps ces bons moments passés en plein air entre amis.

Un grand merci à mes compagnons du jour !

• vélotaff : pratique consistant à se rendre sur son lieu de travail à vélo. Par extension objet permettant cette pratique.