sur une semaine par l'itineraire historique de la traversee des Andes entre Tunuyan et Santiago + ascension au passage du Nevado Piuquenes (6109m) avec un jour force d'attente a cause du vent.
Probablement une nouvelle voie d'acces au sommet car absolument aucun vestige de camp ou traces dans les endroits evidents.
Tres isole et eloigne de tout donc engage...mais facile.
Traversee du rio Tunuyan compliquee...

beau mais bcp de vent pres du sommet obligeant a la construction d'un gros mur autour de la tente en pierres plates.
Bien fatiguant a faire (aller retour pour chercher les pierres)

tres bonnes, neige pas encore en forme de penitents donc pareil que dans les Alpes au printemps !

une semaine en incluant le jour d'autostop pour gagner les termas del plomo (pas si evident...)

L'acces en stop depuis San Gabriel jusqu'au depart de la traversee aux termas del Plomo est deja une petite aventure en soi car c'est une piste et pour les 7 derniers kms il faut franchir une riviere a gue.
Pour ma part j'ai eu de la chance (3h pour faire le trajet total jusqu'aux termas) en faisant 4 vehicules differents dont un gros 4X4 a la fin qui a franchi la riviere en tapant le radiateur sur la berge en face...mais bon c'est passe !
Baignade dans les eaux chaudes sympa, bivouac sur place ou derriere la colline.
Viser un WE pour avoir plus de chance et meme celle de bivouaquer en bonne compagnie : les Chiliens aiment bien poser une tente la haut et repartir le lendemain.

Le refuge militaire Real de la Cruz etait desert et ferme.
Le petit ref Scarabelli a la fin de la traversee est assez sympa avec eau claire a volonte.

Carrement un truc de dingue qui me restera en memoire : solitude et eloignement + quasi sur d'avoir fait une premiere sur ce versant (au moins jusqu'au glacier du nevado Piuquenes). J'avais pas de carte mais une impression de google map en couleur de la region : mieux que les cartes du coin !
La traversee est deja mythique et engagee a pied et seul mais faire au passage le sommet avec zero info en decouvrant la route c'est reellement une belle experience.
Plein de guanacos qui me regardaient surement etonnes de ce bipede peinant dans les eboulis alors qu'eux se promenent en courant...
Plein d'oiseaux qui n'ont pas peur de l'homme et marchent devant moi !
Une tour isolee assez incroyable et un acces que je pensais barre a plus d'un moment, mais ca passe. Bonne surprise, l'arete etant finalement assez aerienne sur la portion cle qui donne acces a la partie superieure.
De meme, une fois au camp a 4600m, a cause du vent tres fort et incessant (ca use les nerfs et maltraite la tente) je pensais aussi prendre un bon but : construction d'un mur sous les rafales. Un gros demi cercle autour de la tente pour ne pas l'exploser...
Finalement, alors que j'avais plus de bouffe (gros deposit au camp du dessous et seulement de quoi faire le sommet en 2 jours) et pensais abandonner au matin, la nuit se revele calme et je pars a 3h du mat sans lune en suivant les plaques de caillasses dans l'idee d'arriver si possible avec le jour sur les pentes glacees et voir les crevasses.
J'avance trop vite, je suis sur le glacier que j'estime a 2 kms de large a ce niveau et c'est nuit noire... pas le choix, il fait trop froid pour attendre immobile donc a coups de frontale je me rassure : c'est pas crevasse, j'avance tranquille et j'arrive avec le soleil au sommet pour le hold up du siecle : en plus c'est marque dessus :"Banco de Chile" !
C'est bien un hold up et je redescends juste quand le vent se remet a rouspeter...chance a nouveau !
Enfin pouvoir demonter cette foutue tente et pas rester dans ce traquenard ou plutot cette turbine infernale...

Sauf que bien plus tard, bien plus bas et bien fatigue le rio Tunuyan ne passe pas en soiree. Ca bouillonne grave et c'est tout marron... Un pas dans l'eau et au bout d'un metre j'en ai deja a mi cuisse...pas possible ce soir et ici.
Je me vois bloque et force de faire demi tour vers le Chili...
On entend les blocs qui s'entrechoquent au fond de l'eau assez puissante pour les charrier...peut etre en fevrier le debit est moins fort ? Je vais pas attendre 2 mois !!!
Au moins je peux attendre une nuit et je monte la tente dans les derniers rayons de soleil sur le sable a 10m au bord du rio. Je dormirai sans souci malgre les rugissement de la bete. Trop fatigue pour me plaindre et la boisson de ce soir c'est eau boueuse a volonte...laisser reposer mini une heure et deguster que la moitie superieure...mmh.
J'espere au fond de moi que des arrieros passeront le lendemain matin mais que nenni, mon gars va falloir mouiller la chemise...enfin j'y vais en slip avec les grosses aux pieds. C'est deja 7h30, rien ne bouge dans le coin sauf le rio qui me nargue.
Je repere du haut de la berge un endroit ou le monstre couleur de terre se separe en 2 tout en s'etalant au max.
Et c'est parti, pas interet de basculer avec le gros sac sous peine de se retrouver a l'ocean...
Les batons vibrent avec le courant, je fixe un point d'arrivee en face (ne pas regarder l'eau sinon on perd l'equilibre) et j'engueule la riviere comme un charretier, l'eau est bien froide mais ca c'est peanuts, ce qui compte c'est le courant et les blocs invisibles qui peuvent faire basculer...ne pas se presser et assurer chaque pas.
J'ai jamais eu autant envie d'etre un cheval avec 4 grandes pattes fines et la force d'une mule !!!
La vraie frontiere avec l'Argentine pour moi elle est la !
Ensuite tout n'a ete que plaisir meme les autres rios a l'eau claire et moins puissants.
Mes grosses sont "todo mojado" et bien lourdes...je les accroche au sac pour le reste de la journee pour qu'elles sechent et je termine la journee en basquets. Pas trop de neige au portillo Argentino, ca passe bien comme ca. Petits lacs ou je me baigne. Comme c'est bon cette traversee !

Au petit refuge Scarabelli 3 VTTistes arrivent en soiree avec un vehicule suiveur et m'offrent mon premier asado, mon premier vin rouge de Mendoza et mon premier mate...C'est la fete !

Le lendemain les douaniers de Portinari sont cools, ce soir c'est Noel !
Je craignais un peu ma sortie du Chili sans tampon (deja eu des soucis dans le passe avec les tampons sur passeport) et ma clandestinite en Argentine mais non ca se fait comme ca...ouf !

Puis c'est la longue piste finale jusqu'au grand Christ qui m'acceuille les bras ouverts.

Grosse sieste a l'ombre en attendant mes VTTistes partis a l'assaut du portillo (4350m) qui me rameneront sur Mendoza : Chance !