Cotations versus difficultés
Il convient d'abord de rappeler la différence entre la cotation et la difficulté. La cotation représente une indication relative du niveau nécessaire pour réaliser une course dans des conditions normales. La difficulté effectivement rencontrée lors de la réalisation d'une sortie est liée à la cotation, mais elle doit être pondérée en fonction des conditions rencontrées (météo, enneigement et état de la neige, ...) et des niveaux physique et techniques des pratiquants. Contrairement à la cotation, constante pour un itinéraire donné, la difficulté peut donc varier considérablement d'un jour à l'autre.
Les systèmes de cotation constituent un des thèmes inépuisables de discussion des pratiquants de la montagne.
Le Club Alpin Suisse a son échelle de cotation. La cotation ponctuelle ski pouvait servir pour les itinéraires communs avec le ski de randonnée. Ces cotations n'ont pas été jugées satisfaisantes.
Dans le topo-guide c2c, le système de cotations utilisé est issu d'une discussion entre les contributeurs.
Cotation raquette
L'échelle de cotation comprend 5 niveaux, allant du circuit balisé au terrain raide et exposé faisant appel aux techniques de base de l'alpinisme.
R1 pentes faibles et balisage serré
Itinéraire souvent tracé et bénéficiant d'un balisage spécifique rapproché. Terrain plat ou faible pente (maximum vers 20°), pas de risques de chute.
Exigences : Aucune, convient pour les raquettes non-techniques.
R2 pentes faibles et pas de balisage
Itinéraire sur pentes faibles (maximum vers 20°) ne nécessitant pas de progresser en lacets ni de faire de traversée sur flancs raides.
Exigences : avoir le pied assez sûr. Convient pour les raquettes non-techniques. Bonnes capacités d'orientation.
R3 et R4 (R3-R4} pentes modérées à fortes
Itinéraire sur pentes exigeantes nécessitant de progresser en lacets ou de traverser des flancs raides. Certains passages peuvent nécessiter de déchausser ou d'utiliser des couteaux en neige dure.
Exigences : avoir le pied sûr. Raquettes techniques nécessaires. Bonnes capacités d'orientation. Bonne expérience de la montagne.
À partir de 30°, le néophyte peut ressentir une importante appréhension face à la raideur de la pente, surtout à la descente. Un itinéraire comprenant ce genre de pente sera classé R4.
R5 pentes très fortes ou alpines
Itinéraire sur pentes très fortes (passages à plus de 40° ou longues pentes au-delà d'environ 35°), exposées aux chutes et aux plaques de glace fréquentes ou nécessitant l'utilisation de crampons, piolet ou corde pour franchir des difficultés tels qu'un couloir, une arête effilée et très exposée, une barre rocheuse à franchir...
À partir de 35°, une longue pente sans obstacle particulier sera considérée comme très forte et l'itinéraire coté R5.
- Si les difficultés imposant une progressions sans les raquettes sont longues ou constituent l'objectif principal, alors l'itinéraire devra être coté en tant qu'itinéraire d'alpinisme et non comme itinéraire raquette, après avoir sélectionné l'activité adéquate.
- Un itinéraire situé à la limite entre raquette et alpinisme pourra être affecté aux 2 activités.
Exigence : connaissance de base en alpinisme (course de neige). Raquettes techniques, crampons et corde. Bonnes capacités d'orientation. Bonne expérience de descente en pente fortes à très fortes et de la qualité de la neige nécessaire pour y aller.
Exemples de cotations d'itinéraires
R1
- Col du Prés au départ d'Arêche (Beaufortain) par la route. La pente est faible et le tracé de la route reste visible l'hiver.
- Petit Môle : faible pente et chemin large en forêt
R2
- Col Ratti depuis le col de l'Encrenaz. pente le plus souvent faible, pas de fil conducteur évident à suivre en cas de visibilité réduite
- Col de la Golèse depuis les Allamands. Faible pente, chemin bien visible sur le bas mais plus sur la fin.
- Sur la Pointe. Pente modérée, difficultés d'orientation possible sur la fin.
R3
- Pointe de la Galoppaz côté S. La pente nécessite des lacets à la montée.
- Pointe d'Andey. La dernière pente nécessite des lacets à la montée.
- Col de Bostan. Quelques passages où la pente est plus forte.
- Tête de Bostan. Quelques passages où la pente est plus forte. Un passage étroit.
- Pointe de la Gay. La dernière pente plus raide justifie la cotation supérieure à Sur la Pointe.
- Sur Cou. La pente nécessite des lacets à la montée.
- Col du Chardonnet depuis le Pont de l'Alpe et descente sur le refuge du même nom
- Tête de Raisin au départ de Freyssinière en aller-retour
- Voie normale de la Croix de Belledonne en aller-retour au départ du refuge de la Pra
- Cime de la Jasse au départ de Prabert AR
R4
- Roche Parstire par le Col du Pré (Beaufortain). Il y a des passages raides juste avant le sommet, la pente y dépasse les 35°.
- Face S de la Pointe d'Uble. Longue pente à un peu plus de 30°
- Face S du Môle. Longue pente à un peu plus de 30°
- Haute-Pointe. Le haut de la combe est dépasse largement les 30°.
- Traversée Refuge du Merlet, Col de Moretan, Col de Comberousse, descente sur les Roches (R4 pour la pente orientée N sous le col de Moretan)
R5
- Face W de la Pointe d'Uble. Longue pente vers 40°.
- Face NW du Môle. Un passage à plus de 40°.
- Pointe Blanche par le col du Rasoir. Nécessite crampons/piolet pour la portion après le col.
Commentaires
Le lien vers la cotation du Club alpin suisse semble cassé. Je suggère celui-ci: https://www.sac-cas.ch/fr/formation-et-securite/planification-de-la-course/echelles-de-difficulte/