Dans les listes d'itinéraires, les cotations relatives à l'alpinisme neige, glace et mixte apparaissent comme ceci :
TD- IV/X2 P3 3+/M4
TD- : cotation globale
IV : engagement
X2 : risques objectifs
P3 : qualité de l'équipement en place
3+ : cotation technique glace
M4 : cotation technique mixte
Cotation Globale
La cotation globale estime d'abord les difficultés maximales rencontrées et la continuité des difficultés. Elle tient également compte de l'altitude et de la durée d'une course.
Pour les courses de neige, glace et mixte en montagne, nous utilisons l'échelle alpine standard :
- F : Facile
- PD- PD PD+ : Peu difficile
- AD- AD AD+ : Assez difficile
- D- D D+ : Difficile
- TD- TD TD+ : Très difficile
- ED- ED ED+ ED4 ED5 ED6 ED7 : Extrêmement difficile
Voir l'article sur la cotation alpine globale pour de plus amples informations.
Cotation Engagement
La cotation engagement est une estimation du degré de danger dans lequel se trouverait l'alpiniste si un problème survenait. Elle prend en compte de nombreux critères et reste subjective. Parmi les critères principaux, on peut noter l'éloignement de la civilisation (refuge, vallée, etc.), les possibilités d'échappatoires ou de redescente, le niveau d'équipement de l'itinéraire et l'altitude.
Même si les symboles romains utilisés sont identiques, la cotation engagement utilisée sur c2c est différente de la cotation engagement ou "sérieux" utilisée dans certains topo-guides de cascades et d'alpinisme en neige, glace et mixte. La cotation engagement c2c ne prend pas en compte les risques objectifs et notamment le risque d'avalanche.
- I : L'itinéraire est court et s'effectue rapidement. Comme il est proche de la vallée, du refuge ou d'une remontée mécanique, les secours sont vite alertés et peuvent intervenir quel que soit le temps. Il est possible de faire demi-tour à tout moment. Par convention, les grandes voies sportives de basse altitude et les cascades de glace bien équipées ont un engagement de I.
- II : L'itinéraire est plus long (4h environ) et se déroule donc un peu plus loin de la vallée, du refuge ou d'une remontée mécanique. Néanmoins, il est possible de faire demi-tour à tout instant. Les secours peuvent être avertis assez rapidement.
- III : L'itinéraire s'étale sur plus d'une demi-journée et ne se déroule plus aux abords directs de la vallée, d'un refuge ou d'une remontée mécanique. Il n'est plus forcement visible depuis la civilisation. La retraite est possible mais commence à être délicate. En cas de mauvais temps, les secours peuvent connaître de grosses difficultés pour apporter leur aide aux alpinistes.
- IV : L'itinéraire s'étale sur une journée complète. Il n'est pas accessible directement depuis une vallée, un refuge ou une remontée mécanique. Le parcours est long et n'est en général pas visible depuis la civilisation. La retraite est délicate. Un point de non retour peut être rencontré. En cas de mauvais temps, l'itinéraire peut s'avérer très dangereux et les secours ne peuvent intervenir. Exemple : Les Courtes : Voie des Suisses
- V : L'itinéraire est très long et demande entre 12 et 24h d'effort. L'accès est difficile. La retraite est délicate dès l'attaque de la voie. Rapidement il n'est plus possible de faire demi-tour. Les échappatoires sont rares et délicats. En cas de mauvais temps ou de problème, les alpinistes doivent compter sur eux-même.
- VI : L'itinéraire est long et peut demander plusieurs jours. L'approche est aussi longue et délicate. L'itinéraire est totalement isolé. Une fois engagé, il n'est plus possible de faire demi-tour. Les échappatoires sont des courses en soi. Une totale autonomie de la cordée est requise dans la difficulté.
Risques Objectifs
Pourquoi une échelle des Risques Objectifs
Même si les symboles romains utilisés sont identiques, la cotation engagement utilisée sur c2c est différente de la cotation engagement ou "sérieux" utilisée dans certains topo-guides de cascades et d'alpinisme en neige, glace et mixte. La cotation engagement c2c ne prend pas en compte les risques objectifs et notamment le risque d'avalanche.
Le risque objectif est exprimé spécifiquement dans le champ Risques Objectifs X : X1, X2, X3, X4, X5.
Définition
L'échelle des risques objectifs concerne les activités Neige, glace et mixte et Cascade de glace
, mais aussi Rocher haute montagne
et Escalade
.
La définition ci-dessous se concentre sur les activités Neige, glace et mixte et Cascade de glace. Voir aussi les définitions pour le rocher haute montagne, l'escalade et pour la cascade de glace.
Les risques pris en compte sont les avalanches naturelles de neige, les chutes de séracs, les chutes naturelles de pierres, les chutes naturelles de stalactites et la fragilité du support. Les risques liés directement à l'action humaine ne sont pas pris en compte hormis l’effondrement de la structure provenant de la fragilité du support déclenché par le pratiquant lui-même. Les avalanches, chutes de pierres et de stalactites déclenchées par le pratiquant ou une autre cordée ne sont pas pris en compte.
La partie technique, l'approche et le retour sont pris en compte dans l'échelle des risques objectifs.
X1 Risques objectifs faibles
Tourrengs : Le tube dans la forêt
X2 Risques objectifs modérés
X3 Risques objectifs marqués
Mont Blanc du Tacul : Face N (voie normale), Dôme de Neige des Écrins : Versant N (voie normale)
X4 Risques objectifs sévères
Chute de sérac :
Aiguille du Midi : Anecdotique, couloir en S
X5 Risques objectifs très sévères
La même chose que X4 en pire.
Aiguille de Rochefort : Sous le signe de l'immaculée
Niveau d’Équipement
Dans le topo-guide c2c, il existe 8 niveaux d’équipements dans le champ Qualité de l'équipement en place : P1 à P4+.
En dehors de la catégorie P4 Pas équipé, il est probable/certain que tous les classements seront subjectifs et évolutifs.
P1 , P1+ Bien équipé
Itinéraires totalement équipés ne nécessitant pas de pose de protection.
P2 , P2+ Partiellement équipé
Itinéraires nécessitant de poser des protections avec quelques points en place de bonnes qualités (dans les longueurs ou au relai).
P3 , P3+ Peu équipé
Itinéraires nécessitant de protéger avec quelques points en place de qualités variable à mauvaise.
P4 , P4+ Pas équipé
Itinéraires totalement non équipés nécessitant de poser toutes les protections y compris au relais et à la descente.
Difficultés en neige
La pente maximale résume les difficultés en neige mais il convient que l'itinéraire décrive également la longueur des sections concernées (par exemple: 45° sur 800 m ou 60° sur 50 m).
Cotation technique Glace
La cotation en escalade glaciaire prend en compte différents facteurs, dont la pente, la hauteur de la section la plus raide, la configuration de la glace (rideaux, cigare, goulotte) ou encore la technicité de cette dernière (glace fine ou bien fournie, glace aérée ou compacte, etc.).
- Grade 3 : Escalade peu inclinée (75°) avec de nombreux ressauts. La glace est bien fournie et compacte.
- Grade 3+ : Idem que le grade 3 mais présentant un ressaut plus raide (80°).
- Grade 4 : Escalade présentant un passage raide (85°) pouvant aller jusqu’à 10 m de hauteur. La glace est bien fournie et compacte.
- Grade 4+ : Idem que le grade 4. Le passage raide peut être quasi-vertical et plus long, pour atteindre 15 m de hauteur.
- Grade 5 : Escalade présentant une section verticale d’environ 20 m. La glace commence à s’aérer et à prendre des formes particulières : choux-fleurs ou autres aspérités. En cascade de glace, il s’agit en général de cigares.
- Grade 5+ : Escalade présentant une section verticale d’environ 30 m. L’escalade devient assez technique.
- Grade 6 : Escalade présentant une section verticale de presque 40 à 50 m. L’escalade est technique. La glace peut devenir particulièrement aérée.
- Grade 6+ : Escalade totalement verticale et pouvant présenter des petits surplombs, par exemple pour passer d’un rideau à un autre.
- Grade 7 : Escalade extrême. Très raide, elle peut être surplombante sur plusieurs mètres. La technique (gestuelle, notamment) utilisée par l’alpiniste s’apparente alors à celle d’un grimpeur en rocher.
Cotation technique Mixte
La cotation mixte correspond à la difficulté maximale de l'escalade en terrain mixte. Il s'agit donc non pas de la cotation d'itinéraires mixtes (comportant successivement des passages rocheux et des passages de neige ou de glace), mais de la cotation de passages mixtes où le grimpeur évolue dans des zones de rocher, de neige et de glace mêlés avec un équipement adapté à l'escalade glaciaire (crampons et piolet).
L'échelle de cotation de l'escalade mixte est encore trop récente pour en faire ressortir les critères essentiels de difficulté. Elle monte de M1 à M12 par demi-degrés représentés par un "+". On peut la résumer ainsi :
- M1-M3 : Facile, peu pentu. L'utilisation de piolet(s) n'est pas obligatoire
- M4 : Le grimpeur se tient verticalement et peut avoir recours aux techniques du dry-tooling.
- M5 : Quelques sections verticales.
- M6 : Vertical à légèrement déversant
- M7 : Déversant. Dry-tooling difficile. Moins de 10 m d'escalade difficile.
Généralement, le mixte au-delà de M6/M7 n'est pas rencontré en montagne et il est donc spécifique au dry-tooling.
D'autres systèmes de cotations existent (cotations écossaises, russes, canadiennes etc.) On trouvera leur description sur le site web du American Alpine Journal (disponible en anglais ici ).